Ali Nizary, président de l’UDAF Mayotte est un des premiers à communiquer pour déplorer cette perte : « Mayotte vient de perdre un des meilleurs artistes de son histoire et le plus connu de la région. Il a marqué toute une génération et il restera à jamais gravé dans la mémoire des mahorais. Mayotte lui doit beaucoup puisqu’il a toujours su présenter dignement l’image et la fierté de notre département. Il restera à jamais un modèle de réussite pour de nombreux jeunes. Une pensée à toute sa famille. Qu’il se repose en paix inchallah. Que dieu lui ouvre les portes du paradis. »
Le Conseil départemental par la voix de son président, rend hommage à « cet homme au grand cœur, qui aimait l’Autre sans réserve, qui revendiquait la justice et le vivre ensemble à toute épreuve, tout en luttant contre l’injustice, l’inaction et la souffrance. »
Soibahadine Ramadani évoque « sa prestation inouïe aux Journées Européennes du Patrimoine le 21 septembre 2019, au pied levé (il remplaçait un artiste qui s’était désisté) ou encore son intérêt pour la diffusion et la vulgarisation des éléments culturels et patrimoniaux pendant la période de confinement, en lien avec la direction départementale dédiée. Son sens du professionnalisme et son goût pour la perfection dans ce qu’il entreprenait méritent d’être salués. »
Plus profondément, il revient sur les motivations de l’artiste, « Khams considérait, que chacun d’entre nous devait et pouvait apporter son lot de joie et de rire dans ce monde qui dévore nos esprits et nos cœurs au point de les rendre égoïstes, voire de les étouffer. »
A travers son travestissement en Fatima Djampopo, il a « donné vie à un personnage féminin caricatural, pour inciter au dépassement des mentalités et poser une affirmation identitaire du féminin. Qu’il soit remercié de cet apport social, de cette richesse et de ce génie artistique avant-gardiste. »
Rappelant que Khams était aussi un « père aimant et dévoué », le président du département conclut sur son rapport à la grande bleue, « la mer était un refuge. Son refuge. La mer l’a porté et bercé jusqu’à la fin. »