Le service de santé des armées va quitter Mayotte pour la Guyane

Après presque trois mois de précieux services, les militaires du service de santé des armées plient bagages. Le nombre de patients Covid en réanimation ne nécessite plus leur présence ici. Ils devraient partir en Guyane où la situation s'aggrave.

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Le service de santé des armées s'était installé il y a un an dans une aile du CHM

172 jours de réanimation, 18 patients pris en charge dont un seul est décédé. Le service de santé des armées (SSA) a bien apporté un précieux soutien au centre hospitalier de Mayotte (CHM) selon sa directrice Catherine Barbezieux.

Les militaires, venus « installer une unité de 10 lits de réanimation, ont fini leur mission, précise la directrice du CHM. Ils ont commencé à démonter avant de partir, normalement, en Guyane ».

Catherine Barbezieux et Issa Issa Abdou saluent le renfort des militaires depuis plusieurs semaines

Selon elle, le bilan de ce renfort a été « très positif, les différents services se sont appuyés mutuellement » avec notamment un renfort au laboratoire, en pharmacie et en imagerie grâce aux spécialistes arrivés avec le contingent.

Les militaires ont donc permis d’aider le service de réanimation à passer le pic épidémique, tout en assurant la prise en charge des autres urgences médicales. Il y a eu au plus fort de la crise jusqu’à 12 patients en réanimation simultanément, soit plus que la capacité d’accueil initiale du CHM. Actuellement il ne reste plus que trois patients en réanimation, et ce renfort ne se justifie plus.

« On commence à voir l’épidémie derrière nous »

L’infectiologue Mohamadou Niang rappelle que 270 patients sont passés en médecine polyvalente tout au long de la crise, et 14 ont été transférés en réanimation. Il ne reste que 10 patients en médecine dont un sous oxygène. « On commence à voir l’épidémie derrière nous » commente le médecin.

Le Dr Niang, infectiologue au CHM

Ou du moins le pic de l’épidémie, car si les cas graves sont en effet plus rares, et se limitent désormais principalement à des patients qui souffrent d’autres pathologies lourdes, le virus circule toujours activement. « Il y a une décrue des personnes hospitalisées, mais il faut faire attention à ce qu’il y ait pas de relâchement sur les gestes barrière » prévient-elle. D’autant que les chiffres de l’ARS témoignent chaque jour d’un nombre de nouveaux cas constant. « En chiffres absolus, il n’y a pas de diminution, mais en proportion oui » indique Catherine Barbezieux. En clair, plus de tests, pour autant de cas positifs. « Ca signifie que le virus circule encore activement » confirme le Dr Niang.

Port du masque, lavage de mains et distanciation physique restent donc plus que jamais d’actualité.

Y.D.

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