« Je brise le silence. »
Dans une lettre ouverte poignante intitulée « Un délinquant conjugal plus toxique que la COVID-19 », la sociologue native de Sada Maria Mroivili tire la sonnette d’alarme sur un crime trop souvent passé sous silence : le viol conjugal. Ce crime passible de 20 ans de prison, l’universitaire dit en avoir été victime et veut alerter sur ce sujet souvent tabou. Elle insiste notamment sur les notions de consentement mutuel, et invite à saisir la justice dès les premiers signes d’abus.
« 36 ans de luttes et de célibat assumés pour finir par tomber sur un mari violent. Un mariage confiné toxique et violent. Je brise le silence. Oui, j ai vécu un calvaire sexuel et des violences conjugales près de 4 mois et demie. La justice protège, non, je refuse je ne suis pas ton objet sexuel. Je suis Maria Mroivili, j ai déjà fait mon stock de violences et de pleurs. C’est encore pire que la COVID-19. La médiation a ses propres limites, la justice protège. Je refuse, un délinquant conjugal n’a pas sa place dans ma vie. Les foundis ont aussi leur part de responsabilité. Toutes ces violences subies, tous ces pleurs, toutes ces dépenses, aujourd’hui, j’ai eu le courage de faire appel à la protection de la justice. Femmes, aimons-nous, en dénonçant nos délinquants conjugaux. Osons dire STOP, nous ne sommes pas des gardiennes du lit conjugal décoré par des cries de douleurs, de souffrances et d’humiliations. Non, je ne suis pas un cas désespéré, mes 36 ans de célibat étaient mon choix. Je m’aime et me respecte. La justice française me protège. Non, mon horloge biologique ne sera plus entre tes mains sales. Non, je ne suis pas ta chienne, je suis Maria Mroivili. La justice saura me protéger mais aussi te soigner. La communication au sein du couple ne peut pas se résumer à des humiliations permanentes. Non tu n’es pas mon miroir. Je m’ aime trop pour te laisser continuer à faire de moi une personne que je ne suis pas. Mon délinquant conjugal. Je Te dis STOP À TOUTES CES VIOLENCES. Tu n’as pas le droit. Un mariage n’a pas pour principe de faire vivre l’ autre un calvaire sexuel. Je t’avais dit oui, pour la sensualité partagée et non pour faire de moi ton objet sexuel. Ma maman chérie, tu connais ma souffrance, c’est moi qui pleure, c’est moi qui subie, c’est moi qui crie, je défends ma cause. En France, il existe un ministère de la justice. Une justice qui protège. Je suis victime de violences conjugales.
Certains diront, comment est-ce possible qu’une femme aussi intelligente que vous peut accepter de vivre avec un homme violent ?
Personne n’est épargnée de l’emprise d’une personne malade.
Vous partagez le quotidien et vous avez de l’affection empoisonnée.
Oui, c’est triste mais ça peut arrivée à n’importe qui. Sans distinction de classe sociale. Le plus dur ce n’est pas de tomber, le plus dur c’est de se relever. Alors, chaque personne victime d’une violence psychologique, physique, sexuelle, ne donnez pas raison à ces délinquants conjugaux à prendre le contrôle de votre vie. La loi française nous protège. Un délinquant Conjugal est plus toxique que la COVID-19. Les premiers symptômes sont très visibles, il ne faut pas les minimiser. Un consentement est fondé sur un OUI partagé. J’invite tous les délinquants conjugaux à revoir le code de la vie conjugale. Je m’aime et je suis une mère. Mon fils a besoin de moi. Non je ne t’ appartiens pas. Nous étions seulement mari et femme. Non je ne suis PAS ton objet sexuel. Mon délinquant conjugal, tu es violent comme le CORONAVIRUS. Je suis plus forte que toi.
Je dénonce ces horribles actes, Femmes aimons-nous. Osons dire Stop aux délinquants conjugaux, nous ne sommes pas des gardiennes du lit conjugal habillé par des cries de douleurs. Non, je connais une autre définition du bonheur conjugal. Non, tu n’es pas le maître de mon horloge biologique. Le dernier mot m’appartient, je prends ma liberté. Je m’aime et j’aime mon fils. En ce vendredi jour de prière et de mariage (la lettre est datée du vendredi 7 août NDLR). Je prends ma liberté. Mon délinquant conjugal, tu ne me feras plus du mal, ton plan diabolique a échoué. Tu n’es pas mon Corona-Amour. «
Face aux violences conjugales, la politique pénale à Mayotte est de systématiquement déférer les auteurs présumés devant le procureur, qui a l’opportunité des poursuites. Dans le cas de Maria Mroivili, son compagnon -qui reste présumé innocent tant en l’absence de condamnation définitive- a selon nos informations été ensuite été présenté à un juge d’instruction. Il mis en examen pour violences et viol et laissé libre sous contrôle judiciaire avec interdiction d’approcher de la plaignante.
Plus largement, la crise Covid a aggravé le sujet des violences faites aux femmes, notamment au sein du foyer. En cas d’urgence, le numéro de Police Secours reste le 17 (gratuit depuis un fixe ou un mobile). Des informations sur l’accès à la justice peuvent être retrouvées sur le site du conseil départemental d’accès au droit dont les permanences ont rouvert depuis le 6 août.
Y.D. avec N.G.