De ce bilan, Daniel Zaïdani le sait, l’Etat, à travers les gouvernements qui se sont succédés depuis 2011, ne va pas sortir grandi. En tout cas, pas jusqu’en 2016, date de parution d’un rapport sévère de la Cour des Comptes, jugeant la départementalisation de Mayotte « mal préparée et mal pilotée ».
En juin 2014, Daniel Zaïdani, alors président du conseil départemental, voulait profiter de la refonte territoriale voulue par le président Hollande, pour « passer d’un département à une région, d’un mode de scrutin par canton à une liste d’élus par région ». Mais dans un courrier au préfet de Mayotte daté du 24 septembre 2020, prenant le contrepied de la demande du sénateur Thani Mohamed Soilihi et des recommandations d’experts en droit public, il bifurque en indiquant qu’un toilettage institutionnel n’est pas nécessaire « pour parachever la départementalisation et la régionalisation ». Mais constate aussi les blocages d’un conseil départemental qui n’est pas entendu sur ses avis portés sur les projets d’ordonnance et de décret.
L’élu de Pamandzi invite à lister les points de blocage, puis à « définir ensemble un calendrier de travail pour atteindre enfin l’égalité réelle tant sur le plan financier, humain que législatif, en particulier dans les domaines régis encore par le principe de la spécificité. » Rappelons malgré tout que ce calendrier existe, et qu’il est même multiple, à travers Mayotte 2025 et l’impressionnant travail mené par les personnes ressource du territoire, ainsi que dans le Plan de convergence structurel de 1,6 milliard d’euros qui mériterait des points d’étape sur les avancées tant on peine à les voir.
Une demande de bilan des 10 ans qui a donc trouvé son écho, que le préfet lui certifiait remonter vers Paris.
Anne Perzo-Lafond