Les sapeurs pompiers de l’aéroport sont en grève illimitée depuis ce mercredi 30 septembre. Plusieurs mots d’ordre, mais le principal tient au basculement des 12 pompiers de ce service aéroportuaire vers le Service Départemental d’Incendie et de Secours de Mayotte (SDIS 976). Le sujet avait déjà été l’objet d’un mouvement de grève l’année dernière.
Dans le cadre du renouvellement de la convention liant le gestionnaire de l’aéroport de Mayotte EDEIS, et le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), qui se termine à la fin de l’année, le président du conseil d’administration du gestionnaire avait indiqué vouloir changer de mode de fonctionnement. La mise à disposition des pompiers du SDIS976 étant, sur son fonctionnement « très critiqué par la Direction générale de l’Aviation Civile », et « pour son coût par la Chambre régionale des Comptes », nous rapportait-il.
Le syndicat des pompiers, le SNSPP-PATS 976 était monté au créneau, parvenant à repousser l’échéance de leur transfert du 31 décembre 2019 au 31 décembre 2020. De son côté, EDEIS a commencé à recruter localement des pompiers de droit privé qui doivent suppléer les agents détachés du SDIS976, et éviter de se retrouver avec des blocages de trafic aéroportuaire, nous explique le directeur de l’aéroport de Mayotte, Olivier Capiaux. Bien qu’actuellement hospitalisé en métropole, il nous explique avoir entamé les négociations, et comptait les poursuivre à son retour.
Mais sans l’attendre, le mouvement a pris de l’ampleur, des camions auraient été sabotés la nuit dernière, privant l’aéroport de sécurité aéroportuaire, au point de perturber l’atterrissage du Dreamliner d’Air Austral en provenance de Paris ce jeudi matin. « C’est criminel de dérouter un avion en phase finale d’atterrissage avec 265 passagers à bord, alors qu’il est à court de carburant. Et de la part de pompiers qui ont normalement vocation à sauver des vies ! », réagit le directeur de l’aéroport.
Un chef d’entreprise local venu chercher un collaborateur, ne cachait pas son agacement au téléphone : « Je ne comprends pas qu’on puisse empêcher un avion d’atterrir, surtout avec les difficultés que posent les contraintes Covid. Les passagers sont littéralement pris en otage, ça ne donne pas une bonne image de Mayotte ! »
Des techniciens ont été envoyés sur place « pour remettre les camions en état », explique le directeur, et permettre de nouveau les atterrissages.
Anne Perzo-Lafond