Kayakee raid : l’île à la force des bras

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Le tour de l’île en kayak… un défi interne au BSMA qui pourrait contaminer la population.

KayakeeEngagement, dépassement de soi, goût de l’effort… les valeurs militaires étaient de sortie pour le Kayakee Raid, premier du nom, qui a amené six stagiaires volontaires du Bataillon du Service militaire adapté (BSMA) à partir en binôme avec leurs encadrants à grands coups de pagaies autour de l’île.

Bouclé en 4 jours, il aura été diversement perçu. «Le 1er jour, à un moment, j’ai eu envie de tout arrêter ! » Faiçoyl et David expliquent : ce jour là, c’est vent et courant dans le nez que les kayakistes ont dû affronter. Il a fallu forcer, et la crampe est arrivée. «A la main ! Nous l’avons alors tracté pendant 10 minutes et c’est passé», commente Christian Dubois, le capitaine organisateur du Kayakee Raid de l’Hippocampe.

Ensuite, entre N’Gouja et Bouéni, la houle est montée, «des vagues d’un mètre cinquante que nous prenions en surf». Un surf qui ne pardonne pas l’erreur, «un kayak s’est mis en travers et ce fut le dessalage. Un jeune s’est éraflé la jambe sur le récif»… La seule blessure, «sinon que de la ‘bobologie’», indique Louis-Marie, médecin, et logisticien pour l’occasion.

Les nuits ont été l’occasion de bivouacs, dans des bangas abandonnés à Mbouini ou sur la plage de Longoni, le tout préparé par l’équipe à terre du BSMA. Les jeunes n’avaient plus qu’à se sustenter et à s’allonger sur les lits picots… Un service trois étoiles made by BSMA !

Implanter les va’as

L'équipe BSMA avec Christian Dubois en bas à droite sur la photo
L’équipe BSMA avec Christian Dubois en bas à droite sur la photo

Il a fallu faire avec les caractères, mais pas un ne regrettait l’effort lors de l’arrivée ce dimanche matin à Mamoudzou : j’ai fait ça pour vivre des aventures», «moi, je voulais découvrir l’île et inciter la population à faire la même chose»… Mouidine est moniteur de kayak au Club Kayak de Passamainty, «je voudrais développer cette activité à Mayotte». Un défi qu’il sait difficile, «les gens ne sont pas orientés vers la mer».

Pour Isabelle, passionnée de ce sport et enseignante au Bataillon, «le BSMA atteint là ses objectifs, sa mission d’éducation par le sport, le partage».

Stéphane Guillaume-Barry, la tête du BSMA, était justement venu les accueillir : «le plus important pour moi est qu’ils soient allés jusqu’au bout de leur engagement. C’est l’esprit du BSMA». Stand festif épaulé par une sono puissante, jeunes et passants s’arrêtaient ce dimanche matin sur la cale de mise à l’eau de Mamoudzou pour regarder les sportifs remiser les 12 kayaks loués par le club de Passamainty.

Tout en revenant sur une organisation exigeante en terme de recherche de sponsors, le capitaine Dubois ne compte pas en rester là : «en fonction de l’implication de nos partenaires de cette première édition que sont Somagaz, Mayco, Ewa, Mayotte Channel Gateway, Cheng Déménagement, Intersport et la préfecture, j’envisage au moins un deuxième raid l’année prochaine, mais élargi au grand public». Il a surtout une idée derrière la tête, «le top serait d’introduire les va’as, ces pirogues à balancier polynésiennes à 6 rameurs et un barreur, qui se développent un peu partout».

Le campement sur la plage
Le campement sur la plage

Les stagiaires du BSMA rêvent de recommencer, Isabelle rapporte une de leurs réflexions : «j’ai découvert le lagon. Je pensais que les images qu’on nous montrait à la télé, c’était des montages !»

Anne Perzo-Lafond

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