Barges ou pompiers, ils ont fait les frais des violences ces derniers jours

Les bagarres entre bandes, amies d’un jour, ennemies un autre, gangrènent le quotidien des habitants de l’île.

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Les pompiers sont accompagnés par des forces de l'ordre sur ce genre d'opérations

Dans la nuit de samedi à dimanche, à Trévani, les pompiers de Longoni se sont fait caillasser alors qu’ils intervenaient vers 22h30 sur un feu de poubelles, érigées en barrages. Comme convenu sur ce type d’intervention, la gendarmerie nationale était présente pour éviter que les soldats du feu ne soient agressés. « Nous avions sécurisé la zone, mais une pierre a malgré tout été lancée dans leur direction », nous rapporte le colonel de gendarmerie Bisquert. Un des pompiers a été touché, vraisemblablement à l’épaule.

Des phénomènes qui se reproduisent sans aucune logique. Comme ce match de foot joué ce dimanche à Dzaoudzi contre Mamoudzou, remporté par les petits-terriens. Mais alors que les joueurs de Mamoudzou montaient dans leur bus, ils ont été pris à partie par une trentaine de jeunes, « ils arrivaient du quartier CETAM, prés des Badamiers. Les joueurs se sont enfuis, et malgré l’intervention de l’encadrement du club, et de la gendarmerie, 13 ont été blessés, dont 4 envoyés à Mamoudzou. » Un des auteurs a été interpellé et déféré au parquet, « identifié comme ayant lancé les pierres. »

Sans apparente logique dans la suite des actes, des jeunes de Mamoudzou ont caillassé la barge de 5h30 ce lundi matin lorsqu’elle arrivait à Mamoudzou, sans qu’on puisse parler de règlements de compte. Une personne qui s’apprêtait à sortir a été blessée légèrement et prise en charge à Dzaoudzi puisque le barge était obligée de faire demi-tour. La gendarmerie nationale installait aussitôt un dispositif de protection pour permettre à la desserte de se poursuivre.

Pour des futilités

Contrôle de gendarmerie ce vendredi dans les bus à Koungou

En dehors de ces faits de violence, des opérations ont été menées par les gendarmes. Au collège de Koungou, où, ce vendredi et comme annoncé par les autorités, des contrôles de sacs d’élèves transportés en bus ont été menés. La brigade territoriale de Koungou était appuyée par les mobiles de l’escadron 16/9 de Saint Quentin, et de 5 policiers municipaux de Koungou. « Sur 70 à être contrôlés, l’un d’eux était porteur d’un couteau dissimulé dans son sac à dos », rapport le colonel. Il a fait l’objet d’un rappel à la loi. A l’approche des vacances scolaires d’autres contrôles de ce type seront menés sur l’ensemble du département, indique la gendarmerie.

Autre opération ce même vendredi en Petite Terre, une enquête sur un trafic de stupéfiants amenait la gendarmerie à découvrir au domicile d’un suspect, une petite quantité de cannabis, 17g, ainsi que 580 euros en liquide.

Nous avons interrogé l’officier, présent depuis 2 ans à Mayotte, sur les évolutions des affrontements entre bandes. « Sur certaines zones, c’est récurrent, comme à Koungou ou Trévani. Mais nous remarquons que les bagarre qui prenaient auparavant naissance avec un vol de portable, ou pour une fille passée d’un clan à l’autre, n’ont plus vraiment d’origine, ou ce sont pour des futilités », rapporte François Bisquert.

Des bandes qui ne sont pas vraiment organisées autour d’objectifs précis selon lui, « parfois elles s’opposent au sein même de leurs zones, et on a des Totorosa contre La Vigie par exemple en Petite Terre, et d’autres, elles peuvent s’allier pour aller s’opposer à celles de Pamandzi. La logique est très difficile à comprendre. » Les échanges d’informations se font sur des groupes Whatsapp, indique François Bisquert.

En dehors de l’indispensable présence des forces de l’ordre en protection sur les faits relatés, la prévention doit être développée. Il rapporte qu’un travail partenarial à cet égard a été mené autour des transports et des établissements scolaires, « avec l’implication des familles, et ça a apaisé. »

Anne Perzo-Lafond

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