L’école régionale de mode, un exemple de coopération régionale à M’Gombani

C'est un rêve devenu réalité pour de nombreux jeunes, mais aussi pour la chambre des métiers de l'artisanats. L'école régionale de mode accueille depuis septembre une quinzaine d'élèves mahorais, comoriens et malgaches pour une formation unique, où les élèves apportent autant que les enseignants.

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Jean-Baptiste Matondo se réjouit des échanges entre les élèves, sources d'enrichissement mutuel

Trois pays, une classe, une formation. Depuis septembre, la quinzaine d’élèves de la première promotion de l’école régionale de mode de Mayotte est sur les rails.

Dans un ateliers conçu comme une ligne de production industrielle, les élèves préparent leur CAP, le premier du genre dans l’océan Indien.

Jean-Baptiste Matondo est leur responsable d’atelier. « Ma mission première est d’apprendre la couture aux élèves. Car avant la mode, il y a la couture, il faut qu’ils puissent appréhender les outils et les machines avant de produire un produit quelconque. Cette journée portes ouvertes a été organisée pour faire découvrir les métiers de la mode au sein de notre école et que les élèves puissent montrer leur travail aux visiteurs. En deux mois ils ont réalisé beaucoup de choses, c’est une fierté pour nous et pour eux. » Dans une petite salle attenante à l’atelier, vêtements et autres sacs de course illustrent le savoir-faire de ceux qui seront les couturiers -voire créateurs- de demain.

Pour l’enseignant, cette formation est « une façon de dynamiser la jeunesse ». Il se réjouit de compter « autant de filles que de garçons, ça fait naître des vocations ».

La quinzaine d’élèves issue de trois pays différents, un avantage dans un domaine aussi influencé par la culture de chacun

Des vocations mais aussi des échanges entre pays. « Cette formation est financée par le fonds interrégional de l’Union européenne, le contrat prévoit qu’on ait des élèves des Comores et de Madagascar, il y a un tiers de Comoriens, un tiers de Malgaches et un tiers de Mahorais. C’est intéressant pour eux car c’est un diplôme français qui est reconnu partout, en métropole, dans les îles voisines et à l’étranger.

Une formation qui s’enrichit aussi des apports des élèves. « Un truc bien ici, c’est que culturellement les jeunes filles, surtout le vendredi, s’habillent en salouva, or on a un défilé prévu au mois de juin, on veut y intégrer le patrimoine de Mayotte. C’est une formation qui va dans les deux sens avec beaucoup d’échanges, culturels mais aussi entre élèves sur leurs vies en général, un réseau s’est créé, c’est une richesse d’avoir tout ça ici. »

Jean-Denis Larroze, secrétaire général de la chambre des métiers peut enfin souffler après l’ouverture de cette école dont la rentrée prévue en mars a été reportée en raison de la crise Covid. « On n’a pas pu démarrer plus tôt, en raison de problèmes d’approvisionnement, et les jeunes étrangers qu’on n’a pas pu faire venir. Grace à la préfecture on a pu en faire venir par des vols de rapatriement. »

Après une première visite de l’école en juin, Jean-Denis Larroze était heureux d’y repasser

Pour le responsable, cette école fait briller Mayotte. « C’est une école régionale, elle est unique dans la zone. A Madagascar tout le monde la connaît, aux Comores  tout le monde la connaît, ça met Mayotte en avant. Ensuite ce sont des jeunes qui à la fin de leur formation vont repartir dans leurs pays pour créer des ateliers, leur propre business dans leurs pays. Quant aux Mahorais, il faut savoir qu’il y a 47 couturiers à Mayotte qui veulent des employés et qui n’en trouvent pas. » De l’emploi assuré à la sortie donc.

D’autres promotions, notamment en alternance, sont d’ores et déjà ouvertes au recrutement.

Plus d’informations sur la page de l’école : https://www.facebook.com/afiermm

Y.D.

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