Ingénierie : le ‘parcours thèse’ de Noussoura Soulaimana en écho aux cadres d’avenir

Les compétences existent, il faut les accompagner dans une montée en puissance. C’est en substance ce que propose l’écrivain mahorais, abondant un dispositif existant.

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Cadres d'avenir, Mayotte
Le "parcours thèse" de Noussoura Soulaimana pour monter en compétence

L’écrivain et président du CREFOM Mayotte (Conseil représentatif des Français d’outre-mer), se penche sur la problématique de l’ingénierie, sujet polémique à Mayotte, et propose une solution qui se veut une « réponse à ces nombreuses voix qui s’élèvent pour dire que Mayotte manquerait d’intelligence pour assurer son développement et en même temps, à ces nombreuses autres voix qui s’élèvent pour dire que l’encadrement disponible est limité dans ses connaissances par rapport aux enjeux de ce même développement. »

Celui qui avait été en 2011 l’initiateur d’un document cadre reprenant les revendications de la population, a proposé au président du Conseil département, au recteur et au préfet de Mayotte, la « mise en place d’un dispositif exceptionnel relatif au renforcement de l’intelligence locale, ‘le parcours thèse’ ».

Le dispositif repose sur trois points : sur le financement de thèses de doctorat « pour les agents mahorais de la fonction publique, des salariés du secteur privé et des exécutifs des collectivités locales », qui auraient donc déjà le niveau pour cela, sur un programme de soutien de la licence jusqu’à la validation de la thèse de doctorat et enfin, sur la facilitation de diffusion localement des thèses de doctorat, « de façon à les rendre accessibles à tous », et ainsi susciter des ambitions et des vocations. A la clé, des aides financières pour permettre à l’étudiant à partir de Bac+4, de poursuivre son objectif.

Les docteurs en porte-drapeaux

Fahoulia Mohamadi, Mayotte
Fahoulia Mohamadi, docteur, en charge de la recherche et de l’innovation au rectorat de Mayotte

Un dispositif qui n’est pas sans rappeler celui de « Cadres d’avenir pour Mayotte ». Lancé à la rentrée 2018 et porté par la préfecture, il vise à promouvoir la formation de cadres locaux pour soutenir le développement de Mayotte. Des étudiants et des professionnels à fort potentiel sont sélectionnés pour effectuer une formation universitaire en métropole ou à la Réunion pour une durée maximale de 5 ans, avec une obligation de revenir exercer à Mayotte pour 3 ans minimum. Ils reçoivent une aide de 800 euros par mois. Deux ans après, un premier bilan de ce dispositif serait intéressant à dresser.

La proposition de Noussoura Soulaimana recoupe donc une partie de ce dispositif, notamment sur la promotion de professionnels du secteur public, privé ou associatif souhaitant reprendre leurs études. Mais il a le mérite de mettre en évidence le déficit de publicité autour de la réussite de hauts diplômés mahorais et mahoraises, que la population découvre au gré de manifestations comme les journées du patrimoine ou autres.

Il propose notamment de publier les thèses en local… leur synthèse suffira. Ces dernières ne s’adressent en effet qu’aux initiés, il suffit pour s’en persuader de ne lire que le résumé de la thèse de la chercheuse Fahoulia Mohamadi sur « La métabolomique appliquée à l’étude de l’impact de stress environnementaux sur les coraux scléractiniaires ». Bienvenu en terre à ensemencer…

Anne Perzo-Lafond

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