« L’ARS vient de confirmer que le séquençage génétique d’un échantillon prélevé sur une personne à son arrivée à Mayotte en provenance de l’Union des Comores était bien porteur du variant sud-africain du Covid. C’est sans aucun doute la présence du variant sud-africain qui alimente l’actuelle flambée épidémique meurtrière qui sévit dans l’Union des Comores voisine, notamment à Mohéli », estime d’abord le parlementaire.
« Mais l’augmentation du taux d’incidence Covid à Mayotte de +140% et du taux de positivité de +52% en 2 semaines indique assurément que, faute de contrôle efficient des frontières, la circulation de ce variant – beaucoup plus agressif que le virus qui nous touchait depuis mars 2020 – est désormais active à Mayotte », poursuit Mansour Kamardine, déjà très mobilisé lors de la première vague de coronavirus sur le territoire.
On le retrouve ainsi à monter au crénant, réitérant sa « demande urgente d’accélération de la vaccination pour tous ceux qui le souhaitent (pas une seule dose de vaccin n’a encore ce 16 janvier été envoyée à Mayotte et le gouvernement n’envisage de nous doter prochainement que de 950 doses alors que les plus de 50 ans représentent 15 000 personnes) ». Lors de sa dernière conférence de presse, Dominique Voynet évoquait deux livraisons de 975 doses. Dont la première prévue pour le 22 janvier.
Blocus et coopération sanitaire
« Je réitère également ma demande que le gouvernement décrète un blocus de l’arrivée des kwassas transportant quotidiennement des clandestins comoriens et africains depuis l’Union des Comores, en déployant 100% des moyens de lutte contre l’immigration clandestine et en envoyant des bâtiments de la Marine Nationale pour les renforcer », poursuit le député, tout en appelant au « déclenchement sans délai d’une coopération sanitaire régionale d’ampleur avec l’Union des Comores pour les aider à faire face à la situation et limiter les risques d’arrivées massives de malades à Mayotte dont les équipements sanitaires sont extrêmement faibles par rapport aux normes nationales (16 lits de réanimation pour 272 000 habitants officiels et environ 400 000 en réalité). Cette coopération sanitaire pourrait également être proposée aux autorités malgaches. »
« Cela fait désormais une semaine que j’ai sollicité – par voie de presse et par courrier officiel adressé aux ministres concernés – une action immédiate et résolue de lutte contre la propagation du variant sud-africain à Mayotte, variant identifié dans la région depuis décembre. Rien n’a encore bougé pour accélérer l’arrivée d’un super congélateur et des doses de vaccin en nombre suffisant », s’agace le parlementaire. La semaine dernière, la directrice de l’ARS s’était également émue de la faible dotation du territoire en la matière. « Je harcèle le ministère pour avoir plus de vaccins », avait-elle assuré, considérant que les montants étaient pour l’heure « trop modestes ». Dominique Voynet analysait la retenue du gouvernement comme le fruit des inconnues qui pèsent encore sur le variant sud-africain.
« Aucun renforcement de la maîtrise des frontières n’a été effectué. C’est inadmissible. Les seuls arrêtés préfectoraux, sans moyens techniques matériels et humains ne suffiront pas à protéger la population », lance finalement Mansour Kamardine.