Comme son grand frère le CESEM, le Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement de Mayotte peut s’auto-saisir sur des problématiques de sa compétence. Il a décidé de se pencher sur les conditions de mise en œuvre du dispositif « continuité pédagogique » initié par le rectorat de Mayotte pour limiter les cas de décrochage scolaire en permettant aux élèves de bénéficier d’un suivi pédagogique durant les périodes de confinements.
Une continuité rompue pour beaucoup par un déficit d’accès à internet à Mayotte, provoquant « d’importantes disparités entre les élèves dotés d’équipements informatiques et de connexion et ceux qui en sont dépourvus ». Le recours aux supports papier a alors été la principale alternative pour contourner cette situation, et le rectorat a, on s’en souvient, noué des partenariats avec les opérateurs télécoms pour un accès gratuit aux sites pédagogiques du rectorat.
Selon les témoignages recueillis par le CCEEM auprès des parents, des élèves mais aussi des enseignants, apparaissent la difficulté de communiquer entre les acteurs « faute d’équipements informatiques ou téléphones personnels et/ou d’accès internet », l’impossibilité pour les enseignants de joindre individuellement les élèves dans ces conditions et compte tenu du trop grand nombre d’élèves concernés, l’inquiétude des enseignants quant aux risques de contracter la Covid19 lors de la remise des travaux scolaires en dépit des protocoles mis en place.
Afin de contribuer à réduire la fracture numérique et les risques de décrochage scolaire qui renforcent les inégalités sociales existantes, le Conseil de la Culture de l’Éducation et de l’Environnement souhaite que le Département de Mayotte en concertation avec ses partenaires, engage les moyens nécessaires en vue de :
- Doter les élèves et jeunes en situation de précarité, d’équipements informatiques de base ;
- D’octroyer une aide pour le fonctionnement des outils informatiques (exemple des panneaux solaires) ;
- Mobiliser les différents dispositifs d’aide aux élèves confrontés à des difficultés socio-économiques (Fonds social collégien et Fonds social lycéen) ;
- Contribuer à la généralisation de l’implantation de bornes WIFI dans les quartiers afin de desservir les zones enclavées et difficiles d’accès ;
- D’inciter les professeurs à utiliser les plateformes de communication accessibles via les smartphones ou iPhones pour garder le lien avec les élèves ;
- D’inciter les jeunes qui disposent d’un smartphone ou d’un iPhone à utiliser les applications dédiées à l’enseignement
- Inciter les Radio et TV Mayotte la 1ère à amplifier la diffusion de programmes pédagogiques au profit des élèves.