Du jeune Libanais au jeune Mahorais

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Julie Lebnan-Awaïda

Un pont entre le Liban et Mayotte, ce n’est pas si commun. C’est pourtant un premier échange pour tenter de résoudre des problématiques similaires qui vient de se dérouler à Mayotte.

Julie Lebnan-Awaïda
Julie Lebnan-Awaïda

A l’écouter, c’est un choc qu’a ressenti Julie Lebnan-Awaïda, canadienne mais Coordinatrice stratégique de la Caritas Jeunes au Liban en posant le pied à Mayotte : « c’est à la fois une belle découverte et une grande pauvreté qui fait prendre conscience qu’on est sur une terre en voie de développement ».

Accueillie par la Caritas France de Mayotte dans le cadre d’une Campagne d’actions internationales, elle a vite compris que le travail résidait « dans la formation des acteurs pour une prise en charge locale du développement ».

La problématique n’était, jusqu’à présent pas la même au Liban, « où les jeunes avec lesquels je travaille sont très actifs, très mobilisés pour leur communauté. Mais ce sont avant tout des étudiants de 16 à 25 ans ». A Mayotte, certains groupes semblables se sont mis en place notamment pour l’aide aux devoirs.

« 40% d’étrangers… un point de rupture »

Certaines actions pourraient être dupliquées ici, en structurant les jeunes : « visites aux domiciles des personnes âgées, fêtes des mères, chantiers de rénovation de maisons, organisations de colonies de vacances pour les plus jeunes… ». C’est du moins ce que Julie Lebnan-Awaïda a présenté aux associations de jeunes qu’elle a rencontrées, dont l’AJVK de Kawéni.

Mais la crise syrienne précipite l’équilibre national, « il y a désormais un millions de réfugiés officiellement inscrits, environ 40% de population étrangère… on atteint le point de rupture ! »… Le même taux qu’à Mayotte qui les dépasse même sur certaines communes. Et comme à Mayotte, « les réfugiés ont la même culture, la même langue ».

Les jeunes sont peu à peu intégrés aux actions, « environ 25% déjà,  mais la pression migratoire est toujours très forte », et sont aidés en cela par un financement actif du HCR (le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), qui n’existe pas à Mayotte.

En effet,  les syriens fuient la guerre, là où les ressortissants comoriens fuient la misère… « Les Libanais sont compréhensifs, ils les accueillent et les nourrissent. C’est la légendaire hospitalité orientale ».

A Mayotte, la coordinatrice a ressenti un malaise, « les Mahorais ont un complexe d’infériorité, il faudrait les laisser s’exprimer en premier lors des réunions que vous organisez ». Mais elle y a trouvé des jeunes « pas blasés, réceptifs ».

La comparaison des modes de vie des enfants libanais et mahorais l’a amené à vouloir pérenniser des contacts avec différents acteurs de l’île.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

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