La guerre a été électorale, elle est désormais judiciaire… et psychologique. A coups de communiqués de presse, de plaintes et de recours, le torchon brûle encore entre partisans LREM et LR, plus d’une semaine après le second tour des départementales.
Dernier épisode en date, le député Mansour Kamardine, désormais également conseiller départemental -mais pas président comme il l’a un temps espéré-, annonce qu’il va répondre à la plainte déposée par ses opposants par une autre plainte.
« Nous nous associons à la plainte des perdants afin de dévoiler les véritables tricheurs et consolider l’honneur de nos électeurs » indique-t-il dans un communiqué. En fait d’association, il s’agit davantage d’une contre-attaque en bonne et due forme.
« On dit qu’on s’associe car souvent on dit que ce sont les LR qui aiment bien déposer plainte, et là on est attaqués », explicite Mansour Kamardine, joint par téléphone. « Dans notre défense il y a toute cette corruption et celle violation des dispositions du code électoral qui interdit l’achat d’électeurs, or des électrices et des électeurs ont été achetés comme des petits pains par des bureaux de vote. On a trouvé en face de nous une entreprise décidée à nous abattre. On demande donc au procureur de vérifier ces éléments, pas seulement à Sada mais contre tous les candidats LR. »
Précis en droit, l’avocat de profession précise qu’il va bien déposer plainte devant le procureur, au pénal donc, et qu’il ne s’associe donc pas au recours en annulation déposé devant le tribunal administratif.
« Au TA c’est un recours en annulation, cela ne nous effraie pas outre mesure. Il n’y a eu aucune manipulation mais une application bête et méchante du droit » argumente l’élu. Selon lui, le recours n’est pas fondé.
« Grande satisfaction »
« Les personnes radiées [à Chirongui NDLR] ont contesté et obtenu des ordonnances, ces ordonnances sont arrivées à la mairie mais pour la plupart les personnes concernées ne sont pas sur le territoire, ni de la commune ni de Mayotte, et elles ont demandé à voter par procuration. Quand ces procurations ont été établies, elles n’étaient pas électrices. Une fois l’ordonnance intervenue, il leur appartenait de refaire une procuration, sans quoi elles ne pouvaient pas voter ».
Là où ceux que Mansour Kamardine qualifie de « perdants » dénoncent donc une fraude, lui voit une simple application du code électoral de la part du maire de Chirongui. « C’est la mission première d’un élu, quand un élu applique les règles il ne mérite pas une sanction mais des encouragements et des félicitations ».
« Je veux dire ici ma très grande satisfaction, car ces deux initiatives nous autorisent à participer à la manifestation de la vérité, pour faire sanctionner les nombreuses atteintes à la démocratie, que nous avons pu relever durant la campagne » poursuit le communiqué du député LR.
Et Mansour Kamardine de conclure : « ce qu’on demande au procureur c’est d’aller plus loin que la seule question des ordonnances, l’objectif pour nous, c’est l’arroseur arrosé. »
Sans éclaboussures ?
Y.D.