CCSud et Epfam, du foncier dans le mûr

La Communauté de communes du Sud et la mairie de Bandrélé ont signé très officiellement, ce vendredi, plusieurs conventions avec l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). De quoi marquer le départ de projets structurants pour le territoire, du tourisme à l’agriculture en passant par le logement et l’économie, mais aussi resserrer encore les liens entre ces collectivités et l’établissement public.

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Yves-Michel Daunar et Ali Moussa Moussa Ben ont signé une série de conventions pour des projets majeurs dans le sud de l'île.

“Quand on veut, on peut”. C’est en somme ce qu’a montré la cérémonie de signatures de conventions entre la CCSud, Bandrélé et l’Epfam ce vendredi dans les locaux de cette première collectivité. En bordure de mangrove, démonstration est ainsi faite à ceux qui opposent toujours aux besoins d’aménagement les difficultés du foncier qu’il ne s’agit pas là d’une fatalité. 

Pas moins d’une centaine d’hectares étaient en effet l’objet de conventions entre l’établissement public et les collectivités du sud ce vendredi. De quoi renforcer encore le “partenariat très fort” qui lient les partenaires et dont se félicite Yves-Michel Daunar, le directeur du jeune établissement public. “20% des conventions opérationnelles de l’Epfam sont signées avec la CCSud et ses communes”, appuie encore le directeur. 

Du foncier maîtrisé donc, opérationnel, ne reste plus qu’à voir les chantiers sortir de terre. Reste que tous les projets objets des conventions de ce jour ne sont pas au même état d’avancement. Mais tous à leur échelle viennent également contrer ce qui pourrait être perçu comme une série de fatalités. Concernant le rééquilibrage du territoire en termes d’activités économiques et de logement, le développement intégré du tourisme ou encore la structuration de la filière agricole pour marcher vers la souveraineté alimentaire. 

“Notre projet est clair : concevoir et faire aboutir des projets permettant de développer l’offre de logement, de loisirs, de créer des emplois et dynamiser les secteurs économiques porteurs”, vante ainsi Ali Moussa Moussa Ben à la double casquette de président de l’interco du sud et de maire de Bandrélé. 

Pôle touristique et économique 

Concrètement, la première des conventions signées ce jour portait sur “la zone écotouristique d’Hagnoundrou”. Les études menées par l’Epfam ont permis de conclure à l’opportunité et à la faisabilité d’un pôle écotouristique majeur. Sur 46 hectares, 200 à 300 lits d’hébergement touristique sont prévus, 16 000m2 dédiés à diverses activités (restauration, VTT, centre équestre, ferme éducative, accrobranche) devraient voir le jour. Le tout associé à 5000 m2 d’équipements et aménagements publics (base nautique, halle des fêtes, centre de formation, ponton de plaisance, bassin de baignade, pistes cyclables…). Il faudra en revanche attendre un peu pour en profiter puisque la phase dite d’avant projet débute seulement. Début des travaux espéré : 2024. 

Deuxième opération et non des moindres : la zone d’activité économique de Malamani. Là, le paysage devrait changer plus rapidement, l’avant-projet étant en finalisation, le début des travaux est prévu dès 2022. Objectif : créer sur 18 hectares un pôle d’accueil d’entreprises et d’équipements publics tels qu’une cuisine centrale, un garage solidaire, un système de valorisation des déchets ou encore un abattoir. 

Logement, équipements publics et agriculture

Plus au nord, sur la commune de Bandrélé, c’est l’opération “Mjini Héritage” qui semble sur de bons rails. Une dernière étape de concertation du 20 juillet au 20 septembre doit venir clore l’avant-projet et les travaux sont attendus pour fin 2022. Un chantier d’envergure à en croire la présentation puisqu’il s’agit ni plus ni moins de la création d’un quartier entier :

Les agriculteurs signataires des baux étaient conviés à la cérémonie organisée par l’Epfam et la CCSud.

sur quelques 27 hectares dont 20 aménagés on attend près de 670 logements, 5000 m2 d’activités économiques (commerces de proximité, bureaux et services) et 13 000 m2 d’équipements publics (groupe scolaire, collège, gymnase, stade, salle polyvalente, promenade…). 

Du logement donc, pour répondre à la pression démographique. Mais il faudra bien aussi nourrir tout ce petit monde. Et voilà donc ce sur quoi portait la dernière convention, cette-fois ci signée entre la mairie de Bandrélé et l’Epfam : l’installation de 11 agriculteurs sur le plateau de Mro Mohou*. Lesquels doivent prendre possession des lieux en septembre avec un cahier des charges précis pour une production locale vertueuse. Si chacun aura sa parcelle, les agriculteurs profiteront en commun de divers équipements tels que des bureaux ou une chambre froide. 

Économie, tourisme, logement, services, agriculture… Les graines sont désormais semées, gageons que les plants poussent droit. 

G.M

*Nous consacrerons un article à ce sujet dans nos prochaines éditions. 

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