Ressource en eau : des réserves jusqu’en janvier, « il ne faut pas relâcher les efforts » prévient le SMEAM

Le syndicat des eaux de Mayotte fait le constat d'une situation "plus confortable" qu'en 2020 en termes de réserves d'eau, notamment dans les retenues. Mais les capacités de production sont au maximum, et des mesures d'économies sont à prévoir afin d'éviter des tours d'eau comme l'année dernière.

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Malgré une situation 'confortable' tous les acteurs appellent à la prudence et à une consommation maîtrisée

« Ce n’est pas parce que la situation semble favorable qu’il faut relâcher les efforts » prévient d’emblée Aminat Hariti, vice-présidente du SMEAM en charge de la communication. Le syndicat des eaux organisait ce vendredi matin une réunion avec ses différents partenaires, technique comme la SMAE, ou institutionnels comme les associations environnementales.

L’occasion de dresser un portrait agréable de la situation de la ressource en eau pour ce mois d’août. Pas de quoi laisser couler les robinets pour autant, prévient toutefois le syndicat.

« Les deux retenues sont plus hautes que ce qu’elles étaient à la même date l’année dernière, la situation est plus positive » note la SMAE, précisant que l’année dernière, « le niveau avait été maintenu plus bas pour assurer les travaux » de la réhausse de Combani, qui a permis depuis de stocker quelque 250 000 mètres cube d’eau en plus. De quoi tenir un mois supplémentaire sans précipitations, soit des réserves assurées jusqu’en janvier prochain.

Avec cette réserve, « On est “sauvés” en termes de ressources, mais en capacité de production on est au maximum » indique toutefois Aminat Hariti. La gestion de la ressource est donc sous tension, et « ce sont les petits gestes de chacun qui auront un impact pour nous permettre d’assurer un service constant pour tous les usagers. C’est avec le retour des gens à la rentrée et l’augmentation de la population qu’on va avoir du mal à gérer les pointes » prévient-elle.

La retenue de Combani

Première recommandation du syndicat, vérifier sa consommation, et s’assurer de l’absence de fuite. « Les gens doivent aussi être vigilants à vérifier qu’ils n’ont pas de consommation anormalement élevée, de compteur qui tourne en permanence, il faut agir dès qu’on constate une surconsommation anormale » prévient le SMEAM.

De nouveaux forages vont être réalisés, mais l’augmentation de la consommation en lien avec la démographie ne change pas le problème : la contraction de la saison des pluies d’année en année laisse planer le risque d’une pénurie.

Un kashkazi espéré dès novembre

D’autant, rappelle l’ARS, présente à la réunion, que les retenues sont composées d’eau stagnante. « On pourrait être tenté d’exploiter la ressource mais c’est important de faire attention pour qu’elle reste potable », notamment en raison de la présence de cyanobactéries, susceptibles de produire des toxines dangereuses dans cette eau moins oxygénée que celle des rivières.

Aminat Hariti prédit de prochaines mesures de restiction d’eau

En résumé, la situation est jugée « confortable » en termes de réserves, et des tours d’eau ne sont pas à l’ordre du jour. Mais en raison des capacités de production limitées et d’une consommation croissante, le SMAEM appelle à la vigilance et à « ne pas gaspiller ». Pour l’heure, les prévisions sont optimistes quant à un début de saison des pluies en novembre, ce qui interviendrait donc bien en amont d’un assèchement des retenues. Mais la vice-présidente du SMAEM appelle à la prudence. Anticipant un mauvais tour de la météo, une réunion avec le préfet devrait très prochainement donner lieu à des mesures d’économies d’eau. Des restrictions sur le lavage des voitures ou le remplissage des piscines sont dont un scénario vraisemblable d’ici la rentrée.

Y.D.

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