A Hajangua, l’usine sucrière dévoile son âme

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Lorsqu’on pose un pied au milieu des ruines, on a l’impression d’un réveil à la Belle au bois dormant. La végétation a poussé, mais beaucoup de matériel est encore sur le site. Un pan de l’histoire de Mayotte qui attend de connaître sa destinée.

Usine sucrière hajangua roueLa grande descente vers Hajangua est connue de tous les automobilistes : l’un des seuls passage de Mayotte où la route est dégagée et en bonne état… Le panorama y est, depuis peu, avantageusement dégagé et offre une surprise : l’usine sucrière dresse ses trois cheminées, débarrassée de la végétation qui ne laissait auparavant entrevoir qu’un ensemble de pierres.

Bâtie en 1848, l’usine sucrière d’Hajangua fait partie des grosses exploitations pour notre petite île avec une superficie plantée de 99 hectares tel que le chiffre le recueil « Mayotte et la canne à sucre au 19ème siècle, un espoir déçu ».

Elle a été mise en valeur par un débroussaillage mené par l’association Tama lors du chantier d’insertion financé par la Direction de l’emploi et du travail (Dieccte). « Huit jeunes de Songoro-Tama ont travaillé sous l’impulsion dynamique d’un formateur technique du centre », nous apprend Chloé Lesschaeve, en charge de cette action à la Direction des affaires culturelles de la préfecture.

Peu à peu, les monuments historiques font surface

Les trois cheminées
Les trois cheminées

Les chaudières et moteur à vapeur sont encore sur place, et une maison de maître a été découverte à proximité.

L’arrachage de la végétation s’est fait sous la houlette d’un architecte des bâtiments de France, « par endroit, l’ensemble ne tient que par la végétation, il a besoin d’être consolidé ». Un chantier à entrée libre qu’il a fallu sécuriser par endroit, des barrières en bambou qui ont aussitôt été transformées en cordes à linge de rêve !…

Le devenir de ces ruines est en question. Un expert en archéologie est venu de La Réunion, mais il sera vraisemblablement trop coûteux de restaurer l’ensemble. La Commission régionale des patrimoines et des sites doit se prononcer sur son inscription aux monuments historiques. « Pour l’instant, seules la mosquée de Tsingoni et la résidence de Petite Terre le sont », indique Chloé Lesschaeve.

Depuis 2010, c’est le Conservatoire du littoral qui est propriétaire de l’ensemble, jusqu’à la mangrove. En attendant qu’une décision soit prise, le site est entretenu toujours grâce à un partenariat Tama-Dieccte, et pour l’association de Maoulida Shengue qui le fréquente, il restera un lieu de viara, un lieu de culte.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

 

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