Le président Zaïdani entendu par la juge d’instruction

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Cela fait un an et demi que le président du département a été mis en examen. Il a été convoqué par la juge d’instruction ce jeudi pour évoquer, pour la première fois, le fond du dossier.

Me Benoit Jorion, un de ses avocats
Me Benoit Jorion, un de ses avocats

Après trente heures de garde à vue, Daniel Zaïdani (MDM) avait été mis en examen en juin 2013, pour détournements de fonds publics et favoritisme.

Une information judiciaire avait été ouverte par le procureur alors en poste à Mayotte, Philippe Faisandier, l’enquête préliminaire ayant débouché sur quatre chefs d’accusation : l’achat de véhicules pour les élus, mais aussi pour lui-même, l’un en Grande Terre et l’autre en Petite Terre, sans passation de marché public, l’organisation pour 5.000 euros d’un foutari (repas de rupture de jeûne du soir lors du Ramadan) et le déplacement du groupe Sexion d’Assaut à Madagascar et à Moroni, le tout financé par la collectivité de Mayotte.

Ces présumés détournements auraient été effectués alors que le budget du Conseil général (CG) était encore en déficit, et avaient fait l’objet d’une plainte de l’opposition de l’époque : face aux révélations des médias locaux, celle-ci avait demandé au président Zaïdani la tenue d’une commission d’enquête interne au CG.

Ce dernier ayant refusé la proposition en défiant l’opposition de déposer plainte, Ali Bacar (UMP) aux côtés de Zaïdou Tavanday (UMP), Sarah Mouhoussoune (Nema, apparenté PS), Issihaka Abdillah (PS), Saïd Omar Oili (Nema) et Camille Abdullahi (UMP) avaient menacé de le prendre au mot.

Longuement entendu

Daniel Zaïdani à la fin de sa garde à vue en juin 2013, "un moment que je ne souhaite pas même à mon pire ennemi"
Daniel Zaïdani à la fin de sa garde à vue en juin 2013, « un moment que je ne souhaite pas même à mon pire ennemi »

Sa garde à vue puis sa mise en examen avaient été accompagnées d’un placement sous contrôle judiciaire. Daniel Zaïdani a cependant pu obtenir une dérogation pour quitter le territoire national, notamment pour se rendre à Bruxelles.

Il a donc été convoqué ce jeudi par la juge d’instruction Sylvie Roy qui voulait évoquer avec lui le fond du dossier. En effet, le président avait fait valoir son droit au silence lors de sa garde à vue, et avait déposé ensuite plusieurs recours. Selon nos informations, il aurait été débouté de l’ensemble de ses recours et a donc été longuement entendu durant la matinée et une partie de l’après-midi ce 20 novembre.

A quelques mois des élections…

«Il attend ce moment depuis un an et demi. Daniel Zaïdani est très content d’avoir pu s’exprimer et produire les documents qui lui permettent de justifier son action », indique au JDM son avocat Benoît Jorion qui souligne une entrevue très courtoise.

«Il n’est pas impossible que la juge veuille le réentendre», indique Me Jorion en réponse à notre question. L’affaire peut ensuite déboucher sur un non lieu ou sur la tenue d’un procès en audience correctionnelle.

S’il est heureux «de ne plus avoir cette épée de Damoclès au dessus de la tête», il n’en demeure pas moins que cette convocation arrive pour le président du Conseil général à quelques mois des élections départementales qu’elle pourrait parasiter.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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