La Chine poursuivrait son installation de 18 bases navales dans l’océan Indien

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La presse du Sri Lanka annonce l’aboutissement des discussions entre les autorités du pays et la Chine en vue de l’installation d’une base navale dans l’île, située au sud-est de l’Inde. La Chine poursuit ainsi son déploiement militaire mondial.

Les bases chinoises prévues dans l'océan Indien et l'ouest du continent africain
Les bases chinoises prévues dans l’océan Indien et l’ouest du continent africain

L’océan Indien va-t-il devenir l’océan Chinois ? Cette question, en apparence provoquante, mérite d’être posée alors que l’Empire du Milieu mettrait en place un plan visant à établir pas moins de 18 nouvelles bases navales sur l’ensemble du pourtour de l’océan Indien. Si l’information -en partie contestée par la Chine- est connue depuis le début de l’année 2013, peu à peu les discussions aboutissent avec les pays concernés par la mise en place de ces bases.
La semaine dernière, la presse du Sri Lanka a ainsi indiqué que le site d’Hambantota (au sud du pays) abriterait un site de la Marine de l’Armée populaire de libération chinoise.

La localisation exacte de l’ensemble de ces bases n’est pas encore connue mais, peu à peu, la presse des différents pays concernés dévoile quelques informations.

Un déploiement dans l’ensemble de l’océan Indien

A l’est de l’océan Indien, une base serait créée à Port Moresby (Papouasie nouvelle Guinée). Au nord, on en trouverait à Sihanoukville (Cambodge), Koh Lanta (Thaïlande) Sittwe (Myanmar), Dhaka (Bangladesh), Gwadar (Pakistan), les Maldives et donc Hambantota (Sri Lanka). A l’ouest, le Yemen, Oman seraient également concernés.

Un destroyé chinois de classe Shenzhen 167 (Source: US Navy Commons)
Un destroyer chinois de classe Shenzhen 167
(Source: US Navy Commons)

Enfin, dans notre région de l’ouest et sud-ouest de l’océan Indien, la liste de ces bases serait impressionnante : Djibouti, le Kenya (Mombassa), la Tanzanie (Dar Es Salam), le Mozambique, les Seychelles et Madagascar permettrait à la Chine de se positionner sur leur côte.
Les responsables chinois évoqueraient «des bénéfices mutuels» pour chaque nation impliquée et les «discussions amicales» en vue de la réalisation de ce vaste projet se poursuivent activement.

Sécurisation des routes maritimes

Selon différents médias internationaux, cette présence massive dans notre environnement proche permettrait à la Chine de s’impliquer plus fortement dans la sécurisation des routes maritimes et donc de participer «au maintien de la stabilité régionale et mondiale». La puissance nouvelle de l’Empire du Milieu repose en effet sur le commerce mondial et cette présence militaire serait le moyen de garantir des échanges qui assurent sa prospérité.

Ces bases seraient des points de maintenance et de ravitaillement. Au Sri Lanka, la presse indique que la Chine ne veut pas établir de bases militaires «comme le font les Etats-Unis», mais cela n’exclurait pas pour autant l’établissement de «bases stratégiques de support outre-mer en accord avec les lois internationales».

Le pavillon de la marine chinoise
Le pavillon de la marine chinoise

Asseoir une influence internationale

Impossible, en effet, d’imaginer que ce plan d’une envergure inégalée ne soit pas plus ambitieux. Il semble évident qu’il viserait également à consolider des positions maritimes dans une stratégie à long terme pour asseoir son influence internationale.
«La Chine reprend les stratégies de contrôle de l’océan Indien développées par la France et surtout la Grande-Bretagne au XIXe et au 20e siècle. Si ces installations se confirment, ce qui serait le plus frappant, ce serait la rapidité d’un tel déploiement», confie un spécialiste des affaires internationales. Le projet vise en effet une réalisation en moins de 10 ans.

Dans cette logique, l’océan Indien n’est pas le seul à faire l’objet de toutes les attentions de l’armée populaire de libération chinoise. A l’ouest et au sud-ouest du continent africain, Lagos (Nigeria), Luanda (Angola) et Walvis Bay (Namibie) abriteraient également des bases, confirmant l’ambition chinoise d’assurer une présence dans la totalité des points stratégiques de flux maritimes mondiaux… et aux abords de nombreuses capitales et villes de premières importance pour tous les pays concernés.

La 2e marine mondiale

Ce déploiement serait enfin un moyen d’assurer une présence militaire à proximité de zones riches en matières premières et d’infrastructures de plus en plus vitales pour le pays. En Namibie, par exemple, la Chine a installé une station d’observation spatiale.

La marine chinoise compte actuellement 255.000 militaires dont 10.000 marines. C’est la 2e plus importante marine militaire mondiale après celle des Etats-Unis en tonnage et elle est déjà la plus importante en termes de personnel.
RR
Le Journal de Mayotte

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