Se mettre une bouéni à dos

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    Les bouénis de Bernard Dartois s’affichent au Comité du Tourisme de Mamoudzou. Le peintre a évolué en choisissant de travailler de nouvelles matières. Une exposition à découvrir.

    Visiteurs expo dartois bouénis dosDepuis 1998, Bernard Dartois peint des bouénis à Mayotte. Avec une petite pause, une pause guyanaise de 6 ans qui l’amènera vers des thèmes plus architecturaux avec des motifs de maisons créoles.

    Pourquoi des bouénis de dos ? « Ce n’est pas parce que je ne sais pas les représenter de face ! », s’exclame à moitié goguenard un homme qui ne fait pas d’emblée dans le verbiage. S’il a choisi de représenter la silhouette d’une femme qui s’éloigne, « c’est pour le mouvement et les couleurs », explique celui qui a une formation de graphiste.

    Enseignant en arts plastiques à Kawéni 1, il peint entre ses heures de cours dans son atelier de la rue du Commerce (face au Maharadja).

    De rouille et de bleu

    Bernard Dartois
    Bernard Dartois

    Il vient d’inaugurer ce vendredi soir au Comité du Tourisme une exposition « C’est Mayotte… », où des portraits de femme disputent les murs aux traditionnels dos drapés de bouénis et avec une surprise, des tableaux aux nouvelles matières et couleurs : « je travaille avec des matériaux naturels comme la fibre de coco, le bois, la sciure ou les lianes. Le tableau y gagne en mouvement ».

    Les couleurs ne sont plus celle des tissus locaux, mais traduisent le quotidien, « le bleu symbolise le lagon alors que la couleur rouille, les cases en tôle ».

    Dans son atelier comme en ce jour inaugural d’une exposition qui à découvrir jusqu’au 20 décembre, beaucoup de métropolitains et très peu de natifs de l’île. L’un d’entre eux, Saïd Ibrahim, se promène dans la salle, « je découvre », et nous parle d’arts locaux plus proches de la sculpture de matières brutes que de toiles, « aux Comores, certains artistes travaillent le stuc (enduit à base de chaux), très peu la calligraphie ou la peinture ».tableau coco portrait bleu

    Si les « métros » comme Jacky ont flashé depuis plusieurs années pour les bouénis, ça n’est pas que pour cette image d’Epinal mahoraise : « je suis fasciné par le graphisme du drapé des tissus ».

    Des tableaux mais également des magnets sont exposés par sa femme Arlette en cette veille de fêtes de fin d’année.

    Anne Perzo-Lafond
    Le Journal de Mayotte

     

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