La préfecture a réuni l’ensemble des organisations syndicales hier après-midi alors que la période sociale est tendue. Objectif : faire le point sur l’intégration des agents des fonctions publiques de Mayotte dans les fonctions publiques nationales. «Un immense ratage» pour les syndicats.
«Tout devrait être bouclé depuis presque trois ans et on est encore en plein chantier!» regrette Thierry Wuillez du SNES-FSU. «On a eu des négociations, une loi, une vingtaine de décrets et c’est encore la nébuleuse.»
8 avril 2009 : le préfet de Mayotte de l’époque, Denis Robin, signe avec les représentants de collectivités locales et des syndicats un protocole d’accord pour intégrer des agents de la fonction publique de Mayotte dans les fonctions publiques nationales.
Quatre ans et demi après, Jacques Witkowski, le préfet actuel, a convié les organisations syndicales à faire une sorte de bilan. « Enfin ! » s’exclame Soulaïmana Noussoura de la CFE-CGC. Et ce bilan est mauvais.
60% des fonctionnaires mahorais toujours pas intégrés
Pour «transférer» les fonctionnaires mahorais, des «corps intermédiaires» avaient été créés. Le processus devait être rapide et temporaire, le temps pour ces fonctionnaires d’intégrer les catégories A, B et essentiellement C (la plus basse) des fonctions publiques territoriale, hospitalière ou d’Etat. Ce statut devait s’éteindre au 31 décembre 2010. Mais à l’heure actuelle, selon les chiffres présentés par la préfecture aux syndicats, 60% des personnes concernées sont encore dans ces «corps intermédiaires» et ne sont toujours pas titulaires dans les catégories «normales». Ce sont donc plusieurs milliers de personnes qui sont encore bloquées «au milieu du gué».
«Des problèmes se posent aussi à ceux qui ont été intégrés. Certains, après 25 ans de travail, se retrouvent au premier échelon et sans aucune prise en compte d’ancienneté » explique Kamiloudine Djanffar de la CGT Ma.
Quatre groupes de travail ont tout de même été créés (Retraite, reconstitution de carrière, formation et non-titulaires). Plusieurs réunions sont programmées dans les semaines qui viennent pour rédiger des rapports. Ils devraient être remis aux différents ministères concernés avant la fin de l’année pour peut-être, enfin, boucler ce dossier en 2014.
RR