Le scrutin de l’élection présidentielle malgache est lancé depuis ce matin. Quelque 7,8 millions d’électeurs sont appelés à choisir parmi 33 candidats.
Les 20.001 bureaux de vote ont ouvert ce matin à 6 heures, signal du lancement du premier tour de l’élection présidentielle qui doit permettre à Madagascar de sortir de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis le renversement de Marc Ravalomanana en 2009.
À Antsirabe, dans le fonkontany de Tomboarivo, l’affluence est importante ce matin dans les quatre bureaux de vote installés dans l’école publique du quartier. Près de 4.000 électeurs sont appelés à choisir parmi les 33 candidats. À 9 heures, ils étaient environ 300 électeurs à attendre patiemment leur tour. «Ça fait 5 ans que nous attendons ça, nous souhaitons des élections fiables», appuie Roche Rakatonarivo, éleveur de chevaux à Antsirabe. Chaque bureau de vote est composé de plusieurs délégués représentants les candidats, d’un président de bureau de vote, d’un observateur de la CENI-T (commission électorale indépendante) et de cinq assesseurs. À l’entrée du bureau de vote un militaire est en faction, matraque à la main.
Une des difficultés du vote est la manipulation des grands bulletins uniques. Ils doivent être pliés d’une façon particulière pour ne pas être considérés comme nuls. «Il y a environ 50 % des électeurs qui ne connaissent pas la façon de faire», témoigne l’observateur malagache de la CENI-T.
Beaucoup de Malgaches espèrent, grâce à ce premier tour des élections, sortir de la crise politique. Les favoris de l’élection sont pour la plupart d’anciens ministres de Marc Ravolamanana, élu en 2006 ou d’Andry Rajoelina, président non élu de la transition depuis 2009, suite au renversement de Ravalomana.
L’absence de nouvelles têtes, ou alors soutenue par les anciens présidents, fait craindre une absence de changement. «Je vais voter pour voir comment ça se passe, mais je ne pense pas que ça va changer grand-chose», témoigne Yvette Razafimamonjy, une jeune électrice de 21 ans. Elle votera Jean-Louis Robinson, le candidat soutenu officiellement par Marc Ravalomana.
À Antsirabe, fief de Ravalomanana, c’est le grand favori. L’ancien président a créé dans la deuxième ville industrielle du pays, plusieurs entreprises, dont l’usine laitière Tiko.
L’autre grand favori au niveau national c’est Hery Rajaonarimampianina, candidat non officiel du parti de Rajoelina, le TGV, dont le budget de campagne a probablement été le plus important. «La campagne a vu couler beaucoup d’argent. On hypothèque l’intérêt national», analyse Roche Rakatonarivo après avoir voté pour Jean-Louis Robinson. «Hery» pourrait payer la division de son parti au premier tour pour lequel trois candidats du TGV sont présents.
Après la fermeture des bureaux de vote à 18 heures, les premières tendances sont attendues dans la nuit. Les résultats officiels seront proclamés le 11 novembre dans l’attente du second tour, le 20 décembre.
A Antsirabe, Axel Lebruman
Crédits photographiques : Axel Lebruman