Importation de viande malgache : les Mahorais toujours partants

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L’instabilité politique malgache menace encore une fois le développement économique du pays, et directement un projet prometteur d’exportation de viande vers Mayotte.

Une traçabilité indispensable
Une traçabilité indispensable

Ainsi que le rappelle le président du Conseil général dans un dossier envoyé ce week-end à la presse, un Séminaire s’était tenu le 25 novembre à Tananarive pour étudier le projet de production bovine de la société malgache BOVIMA (BOnne VIande MAlgache).

Financé par le Conseil général de Mayotte, il avait réuni les représentants du gouvernement malgache, la Direction des services vétérinaire malgache, un vétérinaire conseil de l’Organisation International des Epizooties (OIE), l’Institut d’Elevage Français, le représentant de SMTP, leader dans l’agriculture malgache, des représentants de l’Union européenne et de la Banque Mondiale.

Le projet BOVIMA d’élevage bovin, caprin et ovin vise l’ensemble de la filière, de l’élevage à l’abattage. Le site retenu, mais dont le foncier n’est pas finalisé, est à Fort Dauphin (sud-est de Madagascar).

Problèmes vétérinaires

Importation de viande congelée à Mayotte
Importation de viande congelée à Mayotte

La consommation annuelle de Mayotte a été estimée à 4 000 tonnes de viande et notre île n’en produit que 10%, le reste étant importé d’Amérique du sud. La proximité de la Grande Ile et son potentiel de production sont donc prometteurs, pour un coût certainement équivalent, mais pour une qualité améliorée.

Cette opportunité se heurte néanmoins à l’incapacité qu’ont les services vétérinaires voisins de tracer correctement la viande et à être compatibles avec les normes européennes.

Le déroulé des débats avait fait apparaître un service vétérinaire fortement déficitaire, et l’absence d’un laboratoire de contrôle, Mayotte proposant d’y remédier par le biais de la coopération décentralisée. Mais, la lourdeur des démarches laissait entrevoir un début d’importation pour 2017, là où BOVIMA commence sa production en 2016.

Diverses solutions sont envisagées, et les services de l’Etat, absents lors du séminaire, doivent se rendre sur place fin janvier, indique le Conseil général dans son rapport post séminaire.

Mais depuis, le gouvernement malgache a démissionné en bloc. Il faut espérer que les engagements, notamment dans un courrier, de l’ex-premier ministre Roger Kolo seront repris par son successeur. Surtout que le premier ministre avait négocié personnellement un accord avec le chef des Dahalous (voleurs de bétail)…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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