Agression du président du Conseil général : les Jeunes agriculteurs s’expliquent

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Le président du Syndicat des Jeunes agriculteurs, Harouna Elhad-Dine, s’explique sur le geste à l’encontre du président du Conseil général. Il parle de son combat pour l’intérêt des jeunes et d’une filière anéantie par l’incompréhension du département. Un combat soutenu par ses pairs ultramarins.

Serres agriculteursLe jeune agriculteur rappelle qu’un premier mouvement de grève en octobre était censé être un coup de semonce : « nous demandions alors la signature d’un bail de 120 hectares pour installer 30 jeunes agriculteurs, à Hajangua et Combani ».

Harouna Elhad-Dinerevendique de n’avoir jamais demandé de subventions, rien d’autre qu’un Groupement Foncier agricole, « pour promouvoir une nouvelle génération d’agriculteurs et protéger la terre contre une urbanisation croissante. Ce remembrement a été avantageusement utilisé en Guadeloupe où maintenant de jeunes agriculteurs sont à la tête de leurs exploitations ».

Et le Conseil général possédant 75% des terres agricoles, aucun engagement financier n’était demandé, « il faut uniquement une volonté politique ».

Les contacts noués jusqu’à présent tournent autour d’une question, « ‘vous connaissez quelqu’un au Conseil général ?’, me demande-t-on ! On n’obtient rien sinon, ça n’est pas normal ! ». Il met en avant le décalage entre les discours bienveillants, et l’absence de réponse concrètes, « ils ont des salaires à la fin du mois, nous rien. Et encore, nous avons choisi ce métier par passion ! »

Un foncier sélectifCG archi réduc

La colère est montée d’un cran lorsqu’après n’avoir rien obtenu, ils ont vu du foncier être libéré pour IBS, « les aides de l’AFD ne partent que vers des gens qui ont de gros moyens, et pour nous, rien ». Elle s’est concrétisée ce vendredi lorsqu’ils se sont rendus au Conseil général, « ce devait être un simple épandage devant l’enceinte », mais les subventions signées ce jour là en grande pompe étaient une injure « les jeunes ont vu rouge et ont commis cet acte ».

Pire, il dénonce une tentative de corruption : « le directeur de la Maison du foncier a annoncé avoir débloqué du foncier uniquement pour moi et le directeur du Syndicat des Jeunes entrepreneurs ! On aurait voulu nous acheter… ».

A peine sorti de garde à vue à la suite de la plainte de Daniel Zaïdani, il reçoit l’appui des Jeunes agriculteurs d’Outre-mer. Sous le titre, « Quelle agriculture pour Mayotte, celle de Madagascar ? », ces derniers rappellent qu’au moment où Mayotte bénéficie des financements européens, les responsables syndicaux des agriculteurs sont dans « une extrême détresse » alors qu’ils se battent pour l’installation de jeunes agriculteurs.

Les Jeunes agriculteur d’outre-mer soutiennent le geste

Et les jeunes agriculteurs ultramarins soutiennent le geste, « oui, monsieur Zaïdani, l’aspersion d’une solution aqueuse à base de purin de zébu n’est pas agréable », et dénoncent « les discours contradictoires de nos élus territoriaux dans chacun de nos départements ultramarins, citant en exemple l’agriculture comme secteur d’avenir et poignardant dans le dos la profession dans le même temps ».

Ils prennent à témoin le projet d’installation d’une filière et d’un abattoir bovin à Madagascar pour alimenter les marché mahorais en viande fraîche, « le Conseil départemental a fait le choix de condamner les éleveurs bovin et caprins de Mayotte plutôt que d’accompagner ces filières locales à se structurer et se développer ».

Les jeunes agriculteurs mahorais sont à bout et regrettent la « dramatisation de l’incident par la population ». Au cours de sa garde à vue, Harouna Elhad-Dine a été tenu de s’expliquer. Il l’a fait, il a même tout expliqué…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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