Tananarive, la capitale de Madagascar et ses environs sont «complètement sous l’eau depuis la nuit du 26 février 2015», indique la presse malgache. Le dernier bilan du Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) fait état de 14 morts, 41.581 sinistrés et 21.128 déplacés dans deux régions après de très fortes précipitations. Les réseaux téléphoniques et électriques seraient également endommagés si on en croit la presse locale.
Une évacuation générale de plusieurs quartiers de la ville basse s’est poursuivie tout au long du week-end. Mais les pompiers ne disposant que d’une seule vedette par zone alors que les sinistrés se comptent par milliers, les autorités locales ont parfois improvisé des barques de fortunes pour procéder à l’évacuation.
Le BNGRC s’inquiète de l’évolution de la situation dans l’agglomération d’Antananarivo traversée par les rivières Ikopa, Sisaony et Mamba en crue. Certaines digues empêchant l’eau de se déverser vers la partie basse de la ville, notamment près des rizières, ont cédé. Au moins une cinquantaine de maisons se sont aussi écroulées, selon le BNGRC.
Dans la commune de Soavina, le nombre de sinistrés avoisine les 11.000 personnes. La hauteur de l’eau s’élève jusqu’à 5m et toutes les communes aux alentours sont évacuées. Les maisons basses sont complètement sous l’eau.
Appel à l’aide internationale
Le Premier ministre Jean Ravelonarivo a lancé un appel à l’aide nationale et internationale. Selon le chef de gouvernement, « le caractère disproportionné et exceptionnel de ces intempéries a provoqué la rupture de la digue du fleuve Sisaony en cinq endroits et a occasionné de grandes inondations dans plusieurs localités. Madagascar est dans une situation de catastrophe où l’ensemble des rouages sociaux et économiques a été fortement affecté.»
La Croix-Rouge malgache (CRM) a déployé ses secouristes sur le terrain. Environ 80 abris d’urgence ont été construits dans 28 sites à Grand Tana à l’aide de matériel (kits outils et bâches plastiques) provenant des entrepôts PIROI (plateforme d’intervention d’l’océan Indien) de Tana et de La Réunion. L’opération de secours doit s’intensifier aux cours des prochains jours.
Plusieurs routes reliant la capitale comme la RN7 ou la RN9 ont été elles aussi fortement endommagées.