Le comité de karaté de Mayotte continue de se structurer et de former ses cadres pour créer une véritable ligue mahoraise. Pour la première fois, des pupilles (9-10 ans) vont partir aux championnats de France en mai.
C’était après-midi kimonos au gymnase de Cavani transformé ce samedi en immense dojo. Des plus petits jusqu’aux adultes, certains venaient faire des démonstrations pendant que d’autres se formaient, accompagnés de nombreux maîtres. Georges Hafizou, 6e Dan, avait ainsi fait le voyage depuis La Réunion. Le directeur technique départemental est aussi l’entraîneur de Lucie Ignace, figure incontournable du karaté de l’océan Indien depuis son titre de championne du monde obtenu à Paris en 2012.
«On a monté ce projet de formation avec le conseil général et la direction de jeunesse et sport pour que tous ceux qui donnent des cours à Mayotte puissent le faire dans un cadre réglementaire et qu’ils soient plus nombreux», explique Georges Hafizou. «Nous voulons vraiment embarquer les jeunes dans nos disciplines, augmenter le nombre de licenciés, transmettre nos valeurs de respects, de contrôle de soi et de canalisation de l’énergie».
Equilibrer les jeunes
Sur les tatamis, Yasmina Moindjié, la première ceinture noire mahoraise est toujours une référence pour des jeunes qui pourront bientôt passer leurs ceintures à Mayotte. «Un de nos objectifs est que Mayotte gagne en autonomie vis-à-vis de La Réunion dans l’organisation de compétitions et qu’elle devienne une ligue à part entière.» Les critères à remplir sont nombreux mais pour le comité de Mayotte, l’objectif c’est 2016.
Ce samedi, le comité avait déjà réussi la performance de réunir aussi bien le doyen que les plus jeunes des karatékas de Mayotte. Ainsi, à 78 ans, Jean-Alix Mazaka observait avec bonheur les katas et autres combats. C’est lui qui a importé le karaté à La Réunion en 1969. Il a ensuite accompagné le développement de la discipline lorsqu’il s’est installé à Mayotte en 1999.
«C’est un art qui doit se développer à Mayotte car il peut changer notre jeunesse. Quand ils pratiquent, les jeunes ont conscience d’eux-mêmes, ils ont confiance en eux. Demain, les élèves qui se sont exprimés aujourd’hui ne seront plus tout à fait les mêmes. Ils seront un peu plus équilibrés et beaucoup moins belliqueux», affirme Jean-Alix Mazaka.
Championnats de France à Paris
Angelo et Mariam ont 9 et 10 ans. Ils faisaient partie des plus jeunes de la journée et tous les regards se tourneront vers eux au mois de mai. Pour la première fois, ils représenteront Mayotte aux Championnats de France de Karaté catégorie pupilles en métropole. Ils doivent cet honneur à leur performance: ils ont décroché des médailles régionales en octobre dernier à La Réunion.
Une fois encore, on espère que le sport offre de nouvelles perspectives et soit une des solutions pour changer le quotidien de nos enfants.
RR
Le Journal de Mayotte