En une semaine, ce sont deux agressions contre des randonneurs qui sont à déplorer. Sans compter les bagarres entre bandes qui prennent finalement pour cible les forces de l’ordre venues sur place.
Des gendarmes se sont de nouveau fait caillasser ce week-end à Majicavo-Lamir (commune de Koungou). De nouveau, les habitants étaient cloîtrés chez eux, des gamins avaient gagné la rue, les pierres à la main.
Depuis le conflit social de 2011 et l’inaction des forces de l’ordre d’alors, devant les barrages, les jeunes se sentent tout-puissant. Ce vendredi soir vers 20h, une patrouille de gendarmerie tentant d’endiguer une bagarre entre jeunes de Koropa et de Majicavo-Lamir, deux villages de la commune de Koungou, a reçu des jets de pierres, les jeunes ayant finalement une cible toute trouvée. Le pare-brise avant a été fracassé, la vitre arrière brisée, la pierre passant tout prêt d’un des militaires.
Agressions
Des violences qui nuisent au maintien de l’ordre public, et à la disponibilité des gendarmes. Des effectifs supplémentaires semblent indispensables, surtout qu’au même moment, des affrontements avaient lieu à Dembéni, alors qu’à la pointe de Koungou une habitante se faisait agresser et dérober son sac à main contenant ses papiers et son téléphone portable.
Ce vendredi soir encore, à 21h cette fois, un jeune de 14 ans a reçu un coup de couteau à la main dans un lotissement de Mtsamoudou, commune de Bandrélé. Son agresseur a 23 ans. Le jeune est hospitalisé au Centre hospitalier de Mamoudzou, où 10 jours d’ITT lui sont délivrés. Son responsable légal a décidé de déposer plainte. L’enquête est confiée à la brigade de Mzouazia.
Quand le sport sert de prétexte
Elle a d’ailleurs été mise à contribution dimanche au cours d’un match de football entre le club des Papillons bleus et l’équipe de Cavani (Mamoudzou). Les visiteurs ouvrent la marque quand le capitaine local déclenche une bagarre. Le match est arrêté. Les joueurs de Cavani ont regagné leur bus en présence d’une patrouille de gendarmerie et repartent avec deux blessés. Une plainte sera déposée ultérieurement.
Déjà la semaine dernière, le maire de la commune de Bouéni avait interdit un match entre l’équipe Miracle du Sud et celle des Jumeaux de Mzouazia, deux clubs de la même commune de Bouéni…
Une autre bagarre a eu lieu dimanche 29 mars également dans un cadre sportif : dans l’après-midi, à Bandrélé, un match de football oppose Bandrélé et Sada chez les moins de 18 ans. Une bagarre éclate en fin de match. L’équipe de Sada déplore un blessé léger à l’œil. Le bus quitte la commune en présence d’une patrouille de la gendarmerie de Mzouazia. Une plainte sera déposée à la brigade de gendarmerie de Sada.
Randonneurs pris pour cible
Enfin, ce sont des randonneurs dans le secteur de Saziley qui ont été eux aussi victimes d’une agression : ils sont 11 à se faire dépouiller d’une partie de leurs sacs à dos par trois individus qui les menacent avec des upangas (coupe-coupe). La semaine dernière, des randonneurs avaient subi le même sort sur la balade des marches d’Acoua.
Dans la zone de Mamoudzou, couverte par la police nationale, le reste de l’île l’étant par la gendarmerie, deux vols ont été constatés : une moto qui a finalement été retrouvée chez un receleur dans le quartier Vietnam à Tsoundzou I, et un sac à main dérobé à proximité du Bar Fly et retrouvé un peu plus tard grâce à la réaction de deux amis de la victime. Les auteurs des deux faits, tous deux mineurs, seront présentés en mai devant le juge des enfants pour une mise en examen.
Finalement, les week-ends passent et se ressemblent. Cette liste spectaculaire de faits divers toujours plus violents confirme, comme une évidence, que Mayotte est toujours confrontée à une crise sécuritaire majeure.
La rédaction
Le Journal de Mayotte