Troisième tour : Mic-mac électoral, tout le monde veut sa part de gâteau

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Des présidents de départements sortiront des urnes un peu partout en France ce jeudi 2 avril. A Mayotte, les tractations sont en cours autour des deux leaders UMP-MDM que sont Soibahadine Ibrahim et Daniel Zaïdani.

Vote pour le 3è tour des cantonales de 2011
Vote pour le 3e tour des cantonales de 2011

Une fois élus, les conseillers départementaux se réunissent pour élire le président du conseil départemental. Ce jeudi 2 avril, un scrutin à bulletins secrets se tiendra donc dans un hémicycle Younoussa Bamana transformé pour accueillir non plus 19 conseillers, mais 26, 13 binômes.

Si aucune majorité absolue (la moitié des voix plus une) ne se dégage des candidats proposés par les différents partis, un second tour est organisé. Si un troisième est nécessaire, c’est à la majorité relative que sera élu(e) le ou la président(e). Si, cas exceptionnel, il y a égalité de voix, c’est « au bénéfice de l’âge », le candidat le plus âgé est élu.

Le président désignera ensuite ses vice-présidents, comme lors du précédent mandat, il devrait y en avoir 3 à Mayotte, et ses présidents de commissions finances, sociales etc.

Les tractations sont en cours pour ce troisième tour. Si en métropole les alliances UMP, UDI, divers droite, voire Front national, tentent de se nouer, la situation ne semble toujours pas assagie à Mayotte. Alors qu’en milieu de journée ce mardi, les jeux avaient l’air d’être faits autour de la candidature de l’ancien sénateur et ex-président du SMIAM Soibahadine Ibrahim, certains divers-gauche se sentent des affinités soudaines à droite. Deux blocs se sont constitués, dépourvus de toute logique…

1+1 n’égalent pas toujours 2… de la difficulté de réussir son binôme

Ahamed Attoumani Douchina cédait alors la place à Daniel Zaïdani
Ahamed Attoumani Douchina cédait alors la place à Daniel Zaïdani

Contre leur vote pour un nom de futur président du département ces « faiseurs de roi » de dernière minute risquent d’acheter des vice-présidences dont ils n’auront que faire. On assisterait donc comme en 2011, puis 2012, à une majorité macédoine, guidée par des intérêts particuliers, dépourvue de toute ambition politique, et qu’un président aura du mal à tenir.

L’arithmétique est têtue, elle a vu sortir des urnes 10 conseillers UMP, 7 MDM, 2 UDI, 3 divers droite et sans étiquette, et 4 apparentés socialistes. Ces derniers devraient jouer leur rôle d’opposition, comme l’a rappelé son porte-parole Moula Issouf Madi, « pour se structurer et proposer une force lors des prochaines élections dans 6 ans ». Cette acceptation des résultats sortis des urnes n’est pas le fort de tous…

Le mode de constitution des binômes y est pour beaucoup : en proposant des alliances UMP-MDM, on ratisse large au niveau de l’électorat, mais il faut tenir la distance. L’explosion d’un binôme avant même le décollage ne serait pas un bon exemple ultramarin à donner.

Espérons que la contestation n’ira pas jusqu’à laisser des fauteuils vides comme ce fut le cas lors des précédentes élections de 2011, empêchant toute élection par absence de quorum. Il en va de l’image de Mayotte, sans même parler de sa crédibilité à Paris.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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