La garantie de retour sur l’académie d’origine, le maintien du système de points, l’indexation des contractuels… François Coux mettait fin aux bruits de couloir dans un langage de fermeté vis-à-vis de la fermeture forcée des collèges et lycées.
Quelques voix discordantes se font entendre parmi les enseignants : ceux qui travaillent, ignorant le mouvement de grève, « nous ne sommes pas mal lotis au regard des licenciements actuels en métropole », et ceux qui ne parviennent pas à entrer dans leur propre établissement, cadenassé, comme c’est le cas pour le lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou… « Un des seuls à être restés fermés toute la journée » commente François Coux qui annonce 50% de grévistes sur l’île, contre 70% avancés par l’intersyndicale.
Face au blocage, le vice recteur a décidé d’intervenir sur tout ce que Mayotte compte de médias : « j’ai un grand respect du droit syndical, mais le droit à l’éducation est tout aussi important ! Surtout que nous sommes touchés sur un domaine hors champ Education nationale ».
Des modalités qui restent avantageuses
Évidemment, la fiscalisation des primes, centre de toute la grogne, ce n’est pas son domaine de compétence. Le vice-recteur va donc s’attacher à démontrer que la fameuse « attractivité » du territoire existe encore au travers des avancées obtenues : « le retour sur l’académie d’origine est garanti pour les enseignants du second degré, comme pour ceux du premier degré qui sont l’objet d’une règle écrite dans la circulaire nationale à paraître jeudi ».
Et les conditions financières « restent bonnes puisque les enseignants affectés à Mayotte entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2016 bénéficieront d’une indemnité d’éloignement transitoire, en quatre versements annuels, qui tiendra compte de la montée en charge de l’indexation ».
Thierry Wuilliez, co-secrétaire SNES-FSU, n’est pas de cet avis, Mayotte attirera moins : « nous perdons environ un quart de traitement global avec la nouvelle fiscalité ! » Ce que ne conteste pas tout à fait François Coux, néanmoins lucide : « mais qui ne perd pas aujourd’hui ?! Les retraités et les chefs d’entreprises font aussi des efforts !» Puis lance : «la méthode est inadmissible ! »… faisant allusion au blocage des établissements par les enseignants, « quelle image donne-t-on à la métropole ?! Et quel exemple pour les jeunes ! »
Les contractuels indexés… pour l’instant
A l’entendre, les contractuels, eux, seront bien indexés, « les salaires de novembre en tiennent compte. C’est la directive que nous avons pour l’instant de l’Education nationale »… Les organisations syndicales n’ont pas eu le même écho du cabinet du premier ministre.
Quant au calcul de points qui permet d’obtenir les affectations, « pas de changement notoire dans cette normalisation appelée par tous », appuie le vice-recteur. Face à la pénurie de titulaires, le syndicat SNES reproche au vice-recteur de décourager les départs, ce que conteste catégoriquement le chef de l’éducation à Mayotte : « le problème ne se pose que sur les contrats actuels qui n’autorisent pas de départs en fin de 1re et 3e année. Mais nous étudierons chaque cas avec attention ».
Le vice-recteur est ferme : les parents doivent inciter leurs enfants à reprendre le chemin de l’école.
Anne Perzo-Lafond