CARNET DE JUSTICE DU JDM. Le vigile assurait la sécurité dans un petit supermarché de Combani. Il défendait aussi plutôt bien ses intérêts. Avec deux complices féminines, il évacuait des charriots pleins de packs de bière, de caisses de bœuf ou de poulet, évidemment, en évitant soigneusement de passer par la caisse. La première femme remplissait le charriot avant de détourner l’attention des caissières. Le vigile faisait alors passer le caddie, ni vu ni connu, vers l’extérieur où la deuxième mise en cause le récupérait.
La direction du magasin avait commencé à avoir des doutes, constatant des problèmes dans les stocks. Les mêmes produits disparaissaient de manière inexpliquée et assez régulière. Alors, le 7 septembre 2013, pour en avoir le cœur net, la responsable de la sécurité va passer sa journée l’œil rivé sur les caméras de sécurité… Et c’est le jackpot ! Elle assiste en direct au petit manège des deux bouénis et de l’agent de sécurité.
Il lui suffit alors d’intercepter le charriot et de prévenir la gendarmerie. Ce n’est pas compliqué de lancer une procédure, la vidéo suffit à résumer toute l’histoire.
Des charriots remplis pour 6.229 euros
«On ne saura pas ce qui a motivé le comportement des trois prévenus», regrette le procureur Alik. Aucun des trois n’en en effet estimé nécessaire de devoir venir s’expliquer à la barre du tribunal. Ils avaient pourtant accepté au cours de la procédure de participer à une confrontation. Les trois avaient alors quasiment reconnu les faits : les femmes s’approvisionnaient à l’œil tandis que le vigile arrondissait ses fins de mois avec des petits billets donnés en échange du poussage de charriot.
Au total, le groupe Bourbon distribution qui s’est constitué partie civile dans cette affaire a fait ses comptes. Ce 7 septembre, le charriot a été récupéré mais ce ne serait pas moins de 6.229 € de marchandises qui auraient disparu les semaines précédant le flagrant délit.
Au final, le vigile est condamné à 1.500 euros d’amende et les bouénis à 500 euros chacune. Les trois devront également verser 500 euros de dommages et intérêts au groupe de distribution plus 1.500 euros de frais de justice. Subitement, le jeton du caddie est devenu nettement plus cher.
RR
Le Journal de Mayotte