Les grévistes de différentes fonctions publiques se sont réunis jeudi après-midi pour décider des suites à donner au mouvement, suite au défilé de la matinée. À une très large majorité, le mouvement est reconduit demain, le blocage des établissements scolaires continue. Le week-end de trois jours passé, une manifestation d’ampleur est annoncée mardi en direction de l’aéroport. Les fonctionnaires en grève, en grande majorité des enseignants, devraient mettre en scène leur départ, des valises vides à la main.
Les débats assez vifs ont porté sur les modalités d’actions. Une minorité de professeurs ont souhaité la reprise du travail. « Si on bloque encore demain, on se fout de la gueule des élèves et de leurs parents », a lancé l’un d’entre eux. Quelques dissensions vite balayées par des prises de paroles voulant donner une image d’unité.
« Pour moi, il faut un durcissement du mouvement pour se faire entendre. C’est facile de bloquer Mayotte », propose un professeur d’EPS. Viviane Peyrot, du syndicat de la magistrature rappelle que pour un certain nombre de fonctionnaires, certaines actions ne sont pas compatibles avec leur statut. « Si le mouvement doit se durcir, nous devrons nous mettre en retrait. […] »Je n’ai pas envie de vous voir arriver au tribunal et d’avoir à vous juger », a mis en garde la magistrate.
La non-fiscalisation des indemnités est toujours au cœur des revendications. Si la non-imposition des sommes perçues en 2013 semblait actée, la lecture d’une lettre de Thani Mohamed, sénateur (PS) de Mayotte lors de l’assemblée générale à destination de l’intersyndicale par Viviane Peyrot (syndicat de la magistrature) modère cette affirmation. Cette décision dérogatoire serait toujours soumise à l’approbation du ministère de l’Économie et des Finances.
Axel Lebruman