Mayotte doit se doter d’un Comité des pêches et des élevages marins avant 2019, « idéalement en 2017 » espère la profession. Mais beaucoup reste encore à faire. Il suffit de s’arrêter en Petite-Terre pour s’en rendre compte.
Dépaysement assuré pour la délégation du Comité de pêche national à leur arrivée en Petite-Terre. Même s’ils en ont vu d’autres dans certains ports de métropole, le stand de vente sous quatre tôles et deux piquets du Four à chaux a des allures précaires. Petite-Terre, c’est 90 pêcheurs déclarés, mais presqu’autant enregistrés en plaisance. Un gros travail de régularisation est à faire.
Accueillis par le président de l’association des pêcheurs de Petite-Terre, Issouffi Abdallah dit « Moussa » et Dominique Marot, vice-président du Syndicat maritime des pêcheurs professionnels de Mayotte, Gérard Romiti, président du Comité National des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), Hubert Carré son directeur et Jean-Claude Yoyotte étaient invités, président de la commission DOM, à une première halte en Petite-Terre.
Les pêcheurs eux-mêmes n’y voient pas clair
Si Dominique Marot dans son discours de bienvenue disait toujours espérer un point de débarquement de la pêche protégé du soleil, Djanffar Ali Soilihi, l’adjoint au maire de Dzaoudzi chargé de l’aménagement le reprenait en précisant que le travail est en cours avec la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) : « nous avons proposé trois projets, un sur le terre-plein du Four à Chaux, l’autre derrière le marché et le troisième sur pilotis proche de la plage ». Un terrain d’entente entre pêcheurs et élus n’est pas encore trouvé.
La structuration du secteur dépend aussi du matériel. Pour Dominique Marot, il y a incohérence avec des projets de financement de nouvelles barques, « alors que l’Europe ne l’autorise pas dans sa politique de restriction de la pêche ».
Ibrahim est pêcheur et armateur. Il emploie également 4 pêcheurs, mais ne sait pas par quel bout prendre le développement : « nous pêchons à la palangrotte, mais il faut diversifier nos techniques de pêche ». Il suit un stage sur la pêche à la senne, « mais nos barques ne sont pas en règle pour pratiquer ce type de pêche selon les Affaires maritimes ». Il faut donc avant tout que les pêcheurs de Petite Terre se fédèrent pour pouvoir peser de tout leur poids.
Si la délégation est à Mayotte, c’est pour jeter les bases d’un Comité de pêche qui sera obligatoire à Mayotte en 2019.
Le prix de la meilleure pêche était remis à M. Bacar, avec ses deux barques.
Ils se rendront demain à la Copemay à Mamoudzou, après avoir visité Captain Alandor, rencontreront le président de la CAPAM Mouslim Payet et visiteront la coopérative de Mtsapéré et sa halle des pêcheurs.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte