Le Festival Milatsika 2015, qui allie tradition et modernité, est en cours de programmation. Certains artistes sont déjà connus, du côté de l’Ile Maurice un appel à candidature est lancé.
Milatsika (terme kibushi signifiant « besoin de nous » ou encore terme mahoro-malgache qui signifie « notre culture ») réussit la force de rallier toutes les générations en gardant sa volonté de concilier tradition et modernité. Refusant de ficher la tradition en enfermant la culture dans des « clichés folkloriques », il veut s’en servir pour booster la créativité et lancer de jeunes talents.
Milatsika veut démontrer qu’une identité doit puiser à ses racines pour se construire dans la sphère contemporaine, « à la façon d’un arbre qui croît et se ramifie », affiche son site.
D’autre part, les différentes îles de la région, proches d’un point de vue culturel, sont aussi soumises à des problématiques assez semblables en termes de développement culturel et musical : marchés étroits, problème du piratage, à l’écart des grands circuits de distribution internationaux, difficultés d’exportation des spectacles vivants dues à l’éloignement géographique. Concevoir ces problématiques à l’échelle de la zone permettrait d’une part de contribuer au rayonnement régional de la culture mahoraise et d’autre part de placer Mayotte au cœur d’un réseau culturel régional.
Le Festival Milatsika se présente comme un festival annuel, et qui a pour vocation de sortir des clichés folkloriques et de transcender les cadres locaux pour mettre en avant le formidable potentiel musical de la zone Océan Indien.
Abda, Trio N’gazi ou Christine Salem
Il réunit sur la même affiche des artistes traditionnels, du Word musique, des musiques actuelles dont certains reconnus à l’international, et de groupes acoustiques et/ou électro-acoustiques puisant aux mêmes racines, prouvant par là que les musiques traditionnelles ont toute leur place dans les musiques actuelles.
Les artistes sélectionnés pour le festival sont issus d’une décision collégiale. Ils doivent correspondre à une ligne de conduite et répondre à certains critères : Être conforme à l’esprit du festival (ouvert au monde, source d’inspiration pour les jeunes générations, d’émulations et d’échanges), Représenter une certaine culture en puisant aux sources de cette culture, Utiliser des instruments traditionnels, d’acoustiques, de rythmes ou de styles musicaux d’inspirations traditionnelles, du Word music ou des musiques actuelles, Avoir une production ou une performance scénique à son actif, Être rigoureux dans la démarche artistique, et faire preuve de professionnalisme.
La programmation envisagée est la suivante pour les 16 et 17 octobre 2015: Petit Klan, Abda et Trio N’gazi pour Mayotte, Christine Salem, de La Réunion, Ange-lah et Mem’s Family de Madagascar, Fathy des Comores et Tambours croisés pour les quatre île Mayotte-Réunion-Tahiti et Guadeloupe.
Maurice n’a pas encore fait connaître son heureux élu. Il sera choisi à l’issue de l’appel à candidature qui se termine le 9 mai. Les groupe mauriciens Tritonik et Lespri Ravann avaient participé, le premier en 2013, le second l’année suivante.
L’association mauricienne Lively Up qui auditionne les groupes, doit par ailleurs travailler avec Zidini Saindou, le directeur du Festival, pour lancer une association du festival de l’océan Indien. Il devra proposer des débouchés à ces artistes condamnés par l’exiguïté de leur territoire d’origine, et leurs marchés contraints.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte