Impossible de connaître les origines des conflits entre jeunes. Par contre, aucun parent, ni habitant, n’est intervenu pour encadrer les jeunes ni pour réagir face aux agressions dont sont l’objet les automobilistes aux deux Majicavo.
Les week-ends d’agressions ont commencé à Majicavo Lamir le 27 mars avec le caillassage d’une patrouille de nuit de gendarmerie. Ils se sont poursuivis avec des règlements de compte entre les deux villages, Lamir et Koropa, avec des raisons toujours hors de proportion avec ce que subissent les automobilistes : jets de cailloux, tentative de barrage de la route.
C’est ce qui s’est reproduit ce samedi soir. Dès 21h, des bandes de jeunes cagoulés ont érigé des barrages, et les automobilistes inquiets ont dû, soit contourner par l’ouest, soit patienter pour ceux qui habitent Koungou, « les gendarmes sont arrivés à 22h45 ». La police nationale a été appelée en renfort. Un véhicule a été très abîmé. La situation s’est débloquée vers 23h30, avec notamment l’intervention d’un adjoint au maire, pour repartir de plus belle entre 1h et 2h du matin, « on avait l’impression d’un check point, avec filtrage des automobilistes », témoigne l’un d’entre eux.
La question se pose de nouveau : que font les parents ? Comment des enfants peuvent-ils tenir des barrages à une heure avancée de la nuit. Ils sont dépassés, nous dit-on, mais peut-on s’en contenter ? Nous ne sommes pas à Baltimore, mais la vidéo de cette mère de famille, essayant à la fois de sauver son ado de la délinquance et de possibles blessures qui en découleraient, a fait le tour du monde et devrait servir de base de travail. De même, une intervention des villageois pourrait donner un signal fort à ces jeunes.
De leur côté, les élus de la commune de Koungou se sont réunis ce dimanche après midi pour essayer de trouver une solution : « nous allons rencontrer les jeunes et les habitants des deux villages, en présence des cadis », nous informait Assani Saindou Bamcolo, le maire. Mais, plusieurs intervenants se seraient plaints de ne pouvoir agir sur une population d’origine étrangère. Or, selon d’autres personnes, il s’agirait de jeunes désœuvrés, sans distinction d’origine.
Des cadis qu’il faut solliciter davantage tant qu’ils ont encore une aura auprès de cette jeunesse, et qui devraient avoir une seule mission, celle de restaurer l’éducation parentale.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte