L’histoire passionne la presse du monde entier : le trésor du célèbre pirate Capitaine Kidd a-t-il été retrouvé au large de Sainte-Marie à Madagascar ? Peut-être la fin d’un mystère qui date du XVIIe siècle.
Une fabuleuse histoire de pirates resurgit du fond de l’océan Indien. C’est celle de William Kidd, dit Capitaine Kidd, un Ecossais né en 1645. Son navire, l’Adventure Galley, semait la terreur sur les océans. Ce corsaire au service de la couronne d’Angleterre était censé pourchasser les pirates, avant qu’il n’en devienne un lui-même. Avec pas moins d’une centaine d’hommes d’équipage et 34 canons, Capitaine Kidd a amassé entre 1696 et 1698 une fortune colossale en or, soie et bijoux. Finalement arrêté, il a été exécuté, pendu à Londres en 1701.
Depuis, la légende a pris le relai et a enflammé depuis des dizaines d’années les chasseurs de trésors du monde entier, à la recherche de ce fabuleux butin. Car personne n’était capable de savoir ce qu’était devenu le navire et son trésor.
C’est donc un des plus grands mystères de l’archéologie sous-marine que des explorateurs américains pensent avoir résolu. Ils ont remonté, ce jeudi 7 mai, un lingot d’argent de 45 kg d’une épave pourrait être l’Adventure Galley de Capitaine Kidd.
Le président Héry présent
Barry Clifford, un archéologue sous-marin, a remonté ce lingot qui gisait dans la « Baie des pirates », au large de la petite île de Sainte-Marie, au nord-est de Madagascar. Il l’a remis au président Hery Rajaonarimampianina, venu assister à l’événement avec des membres de son gouvernement et les ambassadeurs des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.
Barry Clifford a affirmé avoir découvert treize navires dans la Baie des pirates. «Nous avons travaillé sur deux d’entre eux durant dix semaines, le Fire Dragon et le navire du Capitaine Kidd, l’Adventure Galley« , a précisé Barry Clifford, relayé par la presse internationale. Ce sont en réalité près de 15 ans de recherches qui seraient couronnés de succès si la découverte se confirme. Des analyses approfondies doivent encore être menées pour valider définitivement l’information.
Les craintes de l’UNESCO
Si les «découvreurs» sont enthousiastes, les opérations de recherche filmées pour les besoins d’un documentaire ont suscité l’inquiétude de l’Unesco. L’Organisation des Nations unies pour la science et la culture redoute que les intérêts commerciaux priment sur la rigueur scientifique et que ce patrimoine exceptionnel en souffre.
Pour Ulrike Guérin, experte en archéologie sous-marine à l’Unesco, «il ne sert à rien de découvrir le trésor, si c’est pour détruire tout le site archéologique autour », a-t-elle averti dans un communiqué. L’UNESCO va envoyer une équipe sur place pour vérifier la qualité des fouilles, à la demande des autorités malgaches.
Décidément, 314 après sa mort, Capitaine Kidd continue de susciter les passions.
RR
Le Journal de Mayotte