Deux mois de prison avec sursis, l’exhibitionniste assure qu’il faisait pipi

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CARNET DE JUSTICE DU JDM. Les occasions de sourire ne sont pas nombreuses dans les salles d’audience des tribunaux. Alors pas question de bouder son plaisir quand l’une d’elle se présente. Voici l’histoire d’un jeune homme de 21 ans, qui a dû s’expliquer à la barre sur un comportement pour le moins ambigu dans une rue de Petite Terre, suffisamment troublant pour qu’une passante aille se plaindre.

Barre Chambre d'appel-tribunal de PoliceLa scène se déroule au mois de juin 2014. Mayotte est décorée aux couleurs de la République. On attend l’arrivée du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, accompagné de la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin. A Labattoir, les préoccupations du jeune homme sont très éloignées de l’événement, il doit se rendre à l’hôpital. Mais en chemin, il est pris d’une envie pressante, il doit d’urgence trouver un lieu pour se soulager.

L’angle entre un muret et un portail fera l’affaire. Il déballe son attirail mais il se rend compte que l’endroit n’est peut-être pas suffisamment propice. Il traverse alors la route pour uriner sur le mur d’en face.

Le solitaire n’était pas seul

Problème : il n’est pas seul dans cette rue. Une dame promène son chien et elle est de plus en plus intriguée par les gesticulations du jeune homme. Après être passée une première fois à proximité de lui, elle aurait été contrainte de revenir sur les lieux pour rattraper son chien qui n’en faisait qu’à sa tête. Pour elle, plus de doute : le jeune homme se masturbe en pleine rue. Elle part immédiatement raconter la scène à des gendarmes mobiles postés sur le parcours ministériel.

Palais de justice de Mayotte Chambre d'appelLes forces de l’ordre retrouvent l’exhibitionniste qui est, entre temps, arrivé à l’hôpital. Le jeune homme est contraint de les suivre pour s’expliquer, comme il l’a fait à la barre ce mardi. Selon lui, le mouvement que la dame a pris pour un geste sexuel était, en réalité, la phase pendant laquelle il se débarrassait des dernières gouttes. «La seule personne qui a fait des allers-retours dans ce dossier, c’est la dame qui marchait dans la rue», a plaidé Me Andjilani.

Dans la rue, braguette fermée

La procureure Prampart, soucieuse de faire respecter la loi qui réprime le fait d’uriner sur la voie publique, a requis 10 jours amende à 50€, soit 500€, tandis que Me Andjilani plaidait la relaxe. Pour l’avocat du prévenu, l’exhibition sexuelle n’était pas établie, le jeune homme n’ayant pas imposé une scène choquante à sa «victime» qui pouvait passer son chemin.

Le juge Soubeyran a tranché, net. Deux mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve, obligation de soin et paiement des frais de justice… De quoi passer toute envie de faire autre chose dans la rue que promener son chien.
RR
Le Journal de Mayotte

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