Lycée de Mamoudzou : quelques tensions autour du blocage

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Le 8e jour de grève de l’intersyndicale a commencé avec quelques tensions devant certains établissements scolaires. Au lycée Bamana de Mamoudzou, les policiers sont entrés dans l’enceinte de l’établissement pour ouvrir les grilles bloquées par les grévistes.

Les policiers ouvrent le portail du lycée de Mamoudzou
Les policiers ouvrent le portail du lycée de Mamoudzou

Dès 6 heures, les grilles du lycée Youssouna Bamana de Mamoudzou étaient bloquées par des professeurs en grève. Une chaîne et un cadenas en empêchaient l’ouverture.
Pour autant, les premiers élèves qui arrivaient ce matin pouvaient pénétrer dans l’établissement par d’autres entrées, dont l’accès pompiers.
«C’est un blocage finalement symbolique reconnaissaient un gréviste. En plus de l’accès pompiers, il y a des trous partout dans le grillage.» De fait, la direction de l’établissement reconnaissait que les élèves qui souhaitaient entrer pouvaient le faire. Quelques cours étaient assurés par des enseignants non grévistes.

Tensions avec la police

C’est au moment où la police est intervenue pour ouvrir le portail principal que la tension est montée. Une première équipe de policiers arrivée avec une pince n’a pas réussi à casser la chaîne. Quelques renforts et une nouvelle pince sont alors appelés à la rescousse.
Entre-temps, les manifestants ont décidé de ne plus laisser faire. S’en suit une bousculade jusqu’à ce que des forces de l’ordre pénètrent dans l’établissement pour couper la chaîne des grévistes par l’intérieur.
«Ils ont fait acte de violence, dénonçait un manifestant. Ils sont intervenus à l’intérieur de l’établissement». Un autre : «Ce blocage était symbolique mais avec l’intervention de la police dans l’enceinte du lycée, symboliquement aussi, on a franchi un pas.»

Des élèves partagés

Une lycéenne lit le tract de l'intersyndicale à l'entrée du lycée de Mamoudzou
Une lycéenne lit le tract de l’intersyndicale à l’entrée du lycée de Mamoudzou

Le portail ouvert, les esprits se calment rapidement. Les professeurs grévistes distribuent alors un nouveau tract à leurs élèves, une soixantaine, massés devant l’entrée : «Le gouvernement abandonne Mayotte en incitant les fonctionnaires à quitter l’île. Sans profs, pas d’éducation. Sans policiers ni douaniers, pas de sécurité. Sans personnel médical, pas de soin. Sans magistrats, pas de justice.» Et ce message trouve un certain écho chez les lycéens partagés. Aux huées contre les policiers suivent des applaudissements à l’ouverture du portail, aux « Vive la grève » succèdent des « on veut des cours ».
Un sentiment résumé par un élève de 1ère : «Cette grève, c’est bien mais en même temps, nous, on est pénalisés. Moi, je me demande ce que fait l’Etat. Qu’est-ce que sera Mayotte dans 10 ans ? C’est nous l’avenir de Mayotte !»

Quelques grévistes restaient devant le lycée pendant que les autres rejoignaient la barge avec leur valise pour la manifestation organisée en Petite Terre.
RR