Glorieuses : avis sur les explorations pétrolières et inquiétudes sur les pêches illégales

Le conseil de gestion du Parc naturel marin des Glorieuses s’est réuni ce mercredi 17 juin 2015 en visioconférence, sous la présidence de M. Bernard Cressens. Ayant adopté son plan de gestion en janvier 2015, le Parc met en œuvre ses premières actions. Et pour la première fois, le conseil de gestion du Parc naturel marin des Glorieuses était consulté pour délibérer sur un avis conforme.

Sans surprise, le Conseil de gestion du Parc naturel marin des Glorieuses vient de donner un même avis défavorable à la recherche d’hydrocarbures dans la zone, que son équivalent à Mayotte. Principalement en raison de l’impact sur les mammifères marins, et « les incohérences dans les mesures d’atténuation des impacts » des campagnes prévues. Rappelons qu’il ne s’agit que d’avis,

Cette réunion du Conseil de gestion a également été l’occasion de faire le point sur les missions scientifiques réalisées et à venir dans le périmètre du Parc. Une mission d’inventaire a été conduite en avril 2015 sur le banc du Geyser par des experts et agents du Parc spécialistes des coraux, poissons, algues, herbiers, holothuries (concombres de mer), à l’occasion d’un inventaire réglementaire conduit sur le banc voisin de la Zélée, situé dans le périmètre du Parc naturel marin de Mayotte. Les résultats de cette mission seront disponibles en octobre 2015.

Etat écologique des eaux

De nouvelles missions d’acquisition de connaissances sont prévues au deuxième semestre 2015, couplant des campagnes prévues dans le cadre du 10ème FED régional sur la gestion durable du patrimoine naturel piloté par les Terres Australes et Antarctiques Françaises, à des campagnes prévues par le programme d’action 2015 validé par le Conseil de gestion. Elles portent notamment sur l’instrumentation et la réalisation de mesures de la qualité de l’eau pour en caractériser l’état écologique et, le cas échéant, le niveau de pollution, l’estimation de la biomasse halieutique du banc du Geyser, l’écologie des immatures de tortues vertes, l’inventaire et la cartographie des herbiers de phanérogames, l’amélioration des connaissances et l’estimation de l’abondance des espèces d’holothuries. Des observations complémentaires portant sur les mammifères marins, les poissons prédateurs, les requins et les oiseaux marins sont également prévues.

Pêche exagérée sur DCP

Le Conseil de gestion a également abordé la problématique de la pêche illégale sur les bancs et à proximité des Glorieuses, par les pêcheurs malgaches, comoriens et mahorais. Malgré les contrôles effectués, les saisies des captures et du matériel de pêche, le phénomène perdure, voire s’accentue, avec des effets négatifs très importants sur l’état des ressources halieutiques de ces sites.

Le Conseil de gestion s’est aussi ému du développement de la pêche sous dispositifs de concentration de poissons dérivants (DCP) dans l’océan Indien et estime que la limitation à 550 DCP par navire décidée par la Commission des thons de l’océan Indien est insuffisante. Une synthèse de la bibliographie scientifique à ce sujet a été demandée à l’équipe du Parc pour alimenter un groupe de travail spécifique, qui pourra être amené à faire des propositions plus contraignantes pour les Glorieuses.