Les choses avancent. La mise en œuvre du «nouveau programme de rénovation urbaine» se précise pour les 3 quartiers retenus. Les équipes se mettent en place pour piloter des chantiers colossaux, appelés à durer une dizaine d’années.
Trois quartiers sont promis à un total bouleversement dans les années qui viennent. Majicavo-Koropa à Koungou, La Vigie (à cheval sur les deux communes de Pamandzi et Dzaoudzi-Labattoir) et Kawéni à Mamoudzou. Ils ont été retenus par le ministère de la ville sur la liste des sites à enjeu national et font désormais partie du nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU). Il faut dire que les enjeux urbains et sociaux y sont particulièrement aigus avec des incidences sur l’ensemble du département.
Ces trois quartiers vont faire l’objet d’une intervention urbaine massive sur lesquelles planchent chacune des communes et des interco’ concernées.
Car si nombre d’acteurs vont intervenir (l’Etat, le conseil départemental, la SIM et les autres opérateurs de logements, le SIEAM pour l’eau et l’assainissement, et le SIDEVAM pour les déchets, entre autres, les communes sont en première ligne.
L’expérience de Mgombani
Sur la ligne de départ, Mamoudzou a un avantage. Elle a déjà l’expérience d’un tel projet, même si l’échelle n’était pas la même. A Mgombani, elle était au cœur du tout premier programme de rénovation urbaine de Mayotte. Elle a affronté les difficultés pour la création du projet et la constitution des équipes capables de le mener à son terme. Avec de nombreux retards, le nouveau quartier est sorti de terre. Il est en voie de finalisation. La fin des travaux est prévue pour 2017.
Ce sont 47 millions d’euros qui ont été engagés, avec de multiples sources de financements. Pas moins de 131 logements neufs seront alors livrés ainsi que des équipements publics. Le réaménagement de la zone sera également achevé lui permettant de sortir de l’insalubrité.
La réhabilitation de 128 cases SIM devrait également être bouclée, après là aussi quelques retards. Actuellement, les travaux ont repris sur les immeubles SIM et l’achèvement est proche. Il reste encore deux programmes privés et une crèche à mettre en œuvre pour boucler le projet.
Des aides et appuis multiples
Cette expérience est précieuse et pas seulement pour Mamoudzou. Ainsi, l’Etat s’est fortement engagé pour que les nouveaux projets démarrent plus rapidement. Dès cette phase de préfiguration, il apporte un soutien important aux mairies. Une mission d’appui spécifique, financée par l’ANRU pour les projets de Koungou et Petite Terre, va permettre aux nouveaux entrants dans le dispositif de monter les équipes et les dossiers.
Un soutien financier va également leur permettre de recruter au sein de chacune des mairies d’un(e) directeur(trice) de projet, capable de porter le projet et de construire le partenariat. La ville de Mamoudzou a déjà recruté sa cheffe de projet qui a pris ses fonctions mi-juillet.
Les contrats de ville entrent en jeu
Un autre soutien financier va permettre aux communes de mener les études nécessaires, ainsi que les premières opérations les plus indispensables, en particulier en matière d’aménagements basiques. Tous ceux qui connaissent le quartier de la Vigie par exemple, savent les difficultés simplement pour accéder à l’intérieur de la zone, dans des ruelles en terre profondément ravinées.
Enfin, un soutien technique et d’ingénierie sera assuré par la DEAL.
Pour finir, les contrats de villes fraîchement signés vont permettre aux communes concernées de disposer de nouveaux outils pour atteindre ces objectifs stratégiques. La rénovation de La Vigie est d’ailleurs au cœur de ce contrat signé par l’inter co’ de Petite Terre.
Pour chacune de ces 3 opérations, la prochaine étape importante sera la signature d’un «protocole de préfiguration» entre l’ensemble des partenaires. On connaîtra alors, les périmètres exacts et la nature des chantiers qui vont être engagés. Elle devrait intervenir début 2016.
RR
Le Journal de Mayotte