C’est tout un projet économique qui a été réduit à néant par des habitants de la commune de Chirongui ce week-end. Quand l’acte de propriété ne suffit plus à protéger…
Salim* a acheté un terrain du côté de Miréréni en 2011, dans la commune de Chirongui. Quelques personnes se l’étaient bien appropriées, pour y cultiver bananes et maniocs, mais il était confiant, son titre de propriété allait lui permettre de mener à bien son projet : transformer ses deux hectares en culture maraîchères, dans le cadre d’un projet de transformation qui permettra d’alimenter les cantines scolaires. Améliorer l’hygiène alimentaire des ultramarins, n’est ce pas un des points du Plan jeunesse de la ministre Pau Langevin ?
Il bêche, prépare sa terre, sème, et compte sur le week-end pour terminer ce qui doit être prêt avant la saison des pluies. Mais quelle n’est pas sa surprise de se retrouver dimanche dernier devant un champ dévasté : « un groupe de gens du village se sont regroupés dès le matin sur la nationale pour tout saccager. Ma famille dans son ensemble est physiquement menacée, et on nous prive de la jouissance de notre propriété foncière », commente-t-il.
Selon lui, ce sont 15.000 euros de semis et de main d’œuvre qui sont ainsi détruits. La gendarmerie a aussitôt fait les constatations d’usage, ainsi que la police municipale, mais il réclame la protection des autorités, « et qu’on nous laisse exercer nos activités agricoles et commerciales ».
Une action qui va à l’encontre des objectifs de développement du département, et qui met en valeur une fois encore les problématiques de l’insécurité foncière, alors qu’il ne s’agit pas ici d’indivision, mais bien d’une propriété en bonne et due forme.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* Prénom d’emprunt, le propriétaire souhaitant rester anonyme.
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