«J’ai tué maman»

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Le procureur de la République et les responsables de la gendarmerie ont fait le point sur l’enquête concernant le meurtre de Koungou. L’individu a été placé en détention provisoire.

Conférence de presse du procureur de la République et des représentants de la gendarmerie, 2 jours après le drame
Conférence de presse du procureur de la République et des représentants de la gendarmerie, 2 jours après le drame

Lorsque l’homme s’est rendu à la gendarmerie de Mamoudzou ce dimanche, il a expliqué simplement la situation au fonctionnaire qui l’accueillait : «J’ai tué maman», a-t-il directement déclaré. Ainsi a débuté l’enquête sur un drame qui a endeuillé une famille installée à Koungou.

Le procureur de la République Joël Garrigue, le lieutenant-colonel Pech, commandant en 2nd de la gendarmerie de Mayotte, et le Capitaine Rey, commandant de la section de recherches, ont fait le point sur cette enquête ce mardi après-midi.

Les faits.
«Le contentieux qui opposait l’homme à sa mère était déjà ancien», a expliqué le procureur Garrigue. Ce Grand-Comorien souhaitait en effet qu’elle l’aide à obtenir des papiers mais elle voyait les choses autrement. Elle voulait qu’il stabilise sa situation à Mayotte avant d’entamer les démarches. Il avait déjà été menaçant à son égard mais personne dans la famille ne pensait qu’il pouvait passer à l’acte.

Ce dimanche, lors d’une nouvelle dispute, sa mère lui donne une gifle. L’homme quitte provisoirement le domicile familial pour se rendre chez un ami et lui subtiliser un couteau. Il inflige alors quatre coups à sa mère qui meurt rapidement.
Au cours du drame, sa sœur âgée de 18 ans s’interpose. Elle reçoit alors, elle aussi, un coup de couteau dans le dos.

L’homme.
L’individu a été rapidement interpellé et pour cause, il s’est rendu à la gendarmerie. Il a donc expliqué les faits avant même que les gendarmes n’en aient été prévenus. Âgé de 30 ans, l’homme était revenu des Comores à Mayotte depuis quelques mois. Il était déjà connu des services de police pour avoir fait l’objet d’une mesure d’éloignement.

Le procureur annonce qu'une information judiciaire est ouverte
Le procureur annonce qu’une information judiciaire est ouverte

Aux Comores, il avait l’habitude de consommer de l’alcool et du bangué. Mais rien n’indique qu’il était sous l’emprise de «chimique», comme certains ont pu l’évoquer, au moment des faits. Il se dit aussi qu’en Grande-Comore, il aurait coupé les oreilles de son père. Le procureur n’a pu confirmer l’information.
L’homme serait le père d’une fille qui vivrait dans les îles voisines. Il semble qu’il soit célibataire sur le territoire de Mayotte.

La famille.
Une autopsie devrait être pratiquée sur la dépouille de la mère en fin de semaine. Quant à la sœur, si elle a été sérieusement blessée, ses jours n’ont jamais été danger. Elle est toujours hospitalisée.

La famille nombreuse a pris en charge les autres enfants de la fratrie. Contrairement à ce qui s’était passé au mois de mars à Combani, les services de l’enfance du département n’ont pas été contactés pour s’occuper des mineurs désormais orphelins.

Et maintenant.
Une information judiciaire est ouverte du chef de meurtre sur ascendant pour lequel il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il est également poursuivi pour violence volontaire aggravée pour le coup de couteau donné à sa sœur. Les chefs d’assassinat et tentative d’assassinat, ont finalement été écartés.
A l’issue de sa mise en examen, il a été présenté au juge des libertés et de la détention. Le parquet a demandé un placement en détention provisoire qu’il a évidemment obtenu.

L’enquête se poursuit avec les auditions des proches et peut-être des questions aux autorités comoriennes. Le temps de mener les différentes expertises et de ficeler le dossier, l’affaire pourrait arriver devant la cour d’Assises à la fin de l’année prochaine.
RR
www.lejournaldemayotte.com

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