Aider les anjouanais sur place dans les deux domaines qui les incitent à braver le danger en barque kwassa vers Mayotte, c’est la volonté de l’association Wana wa Moya (Jeunes de Moya). Une opération était lancée ce samedi pour récolter fonds et ingénierie.
Aux grands maux les grands remèdes : Darouèche Abdallah avait choisi la galerie marchande extérieure du supermarché Jumbo score un jour de grande affluence pour sensibiliser la population à son association. Enregistrée en préfecture en décembre 2013, l’objet de Wana wa Moyaest assez vaste pour se permettre toutes les actions : promouvoir les projets socio-éducatifs, sensibiliser à l’environnement et à la culture, œuvrer pour la protection de l’enfance et de la jeunesse.
C’est en tout cas vers l’île d’Anjouan, à Moya plus particulièrement, qu’il vient en aide depuis deux ans. « L’année dernière nous avions récolté 300 trousses pour des CM2 et 6ème que nous avons suivis, et plus d’une tonne de livres : nous avons ainsi permis à 20 terminales de devenir bacheliers », explique Darouèche Abdallah qui est aussi conseiller chez Allianz Mayotte.
« L’Etat anjouanais ne fait rien »
De nationalité franco-comorienne, il raconte au JDM ce qui l’a motivé : « à chaque fois que je reviens dans cette région d’Anjouan, les écoles et centres de soins se sont un peu plus délabrés. L’Etat anjouanais ne fait rien. »
Dans sa ligne de mire, l’éducation et la santé sur cette île voisine distante de Mayotte 70 kms : « les écoles construites avec du sable de mer tombent en ruine, il faut rénover ou reconstruire. C’est pareil pour la maternité qui tient grâce à une petite batterie. Nous cherchons avant tout un expert qui pourra dresser un état des lieux, et des formateurs pour le personnel médical. » Sur des panneaux, des photos attestent du côté précaire des soins dispensés.
Un hôpital est pourtant en cours de construction à Bambao, grâce à des financements chinois. « Mais seuls les gens qui ont les moyens pourront en bénéficier ! », assure-t-il. Dans le système actuel, seuls ceux qui peuvent acheter des médicaments s’en sortent, un système de corruption grevant l’accès aux soins.
L’association vend des polos pour financer ses actions, « l’année dernière, nous avons acheté 6 portes pour une mairie à Moya »…
Un exemple de coopération à petite échelle, mais réussie.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte