Placées en garde à vue dimanche après-midi, trois femmes qui manifestaient devant la gendarmerie de Saint-Louis ont été remises en liberté hier lundi. Considérées comme les meneuses de ce mouvement qui a agité les abords de la brigade durant tout le week-end dernier, elles seront jugées le 24 mars prochain, indique le procureur de Saint-Pierre Laurent Zuchowicz dans un communiqué.
Elles devront répondre de trois chefs de prévention: organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration, participation à un attroupement après sommations de se disperser et trouble à la tranquillité d’autrui par agressions sonores.
Pour rappel, seize femmes, essentiellement d’origine mahoraise, s’étaient réunies pour réclamer le retour de leur «vénérable», Papa Sané, et de sa compagne, Farida Hassani, à Saint-Louis. Mais la manifestation avait été interdite par la préfecture.
Après l’arrestation de trois d’entre-elles, en milieu d’après-midi dimanche, les autres avaient été délogées par les gendarmes. Prises à partie par la population qui commence à être excédée par la tournure prise par les événements depuis 15 jours, elles ont ensuite passé la nuit devant l’hôpital de la commune. «Les gens nous agressaient et ne voulaient pas nous laisser rentrer dans notre maison», dénonce Faïda, porte-parole du groupe.
Un juge d’instruction
Hier matin, ces femmes s’étaient ensuite rendues devant le tribunal de Saint-Pierre où elles ont à nouveau manifesté, cela pour exiger la libération de leurs «sœurs». Le procureur est revenu à leur rencontre pour leur indiquer que ce dossier, et donc le sort de M. Sané, était désormais entre les mains d’un juge d’instruction et que «le non-respect de la loi, s’agissant des manifestations et rassemblements, les exposerait à de nouvelles poursuites pénales».
Après l’annonce de la remise en liberté de leurs amies, ces manifestantes sont rentrées à Saint-Louis pour réintégrer la maison qu’elles occupent à côté de la mairie. Le calme semblait donc revenu hier après-midi.
Rappelons que l’enquête sur les dérives sectaires supposées de ce groupe et de son gourou fait désormais l’objet d’une information judiciaire. Papa Sané ainsi que sa compagne ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de fréquenter les autres membres du groupe et de se présenter à Saint-Louis.
Le JDM
avec le JIR