Grève des avocats : Incidents à la prison de Majicavo

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INFO JDM. Six avocats grévistes sont entrés à la maison d’arrêt en milieu de journée pour tenter d’empêcher une audience de se tenir. Lors de leur passage, un incident a éclaté, au cours duquel un détenu mineur a blessé son gardien.

Les avocats en sortant de la maison d'arrêt
Les avocats sortant de la maison d’arrêt

Ils sont six, pas tous en robe, mais ils sont entrés sans difficulté à la Maison d’arrêt de Majicavo vers 13 heures. Les avocats du barreau de Mayotte y suspectaient la tenue d’une audience alors même que leur grève est censée les perturber. « Nous avons vu un greffier partir du tribunal des dossiers sous le bras, et avons imaginé que ce pouvait être pour la prison », explique Me Simon, devant la maison d’arrêt. Ils pensent bien, puisque une ou deux audiences s’y tiennent. Certaines peuvent en effet se dérouler au sein de la prison, « notamment pour juger des aménagements de peine ».

Ils passent tous les contrôles de sécurité, et aperçoivent en effet le juge Lameyre en audience : « il nous a refusé l’entrée ! Il aurait dû annuler l’audience faute de défense. » Ils ressortent alors, mettent un peu de « bocson» dans les couloirs, « on a chanté et crié haut et fort », et toujours remontés, indiquent à un détenu présent qu’il a le droit de refuser d’être jugé sans avocat.

« Six matons pour veiller sur nous »Clefs prison

Ils expliquent au JDM avoir été bloqués pendant 20 minutes à l’intérieur, « six matons pour veiller sur nous ». Ce qui leur laisse le temps d’apercevoir une bousculade entre le prévenu mineur auquel ils s’étaient adressés quelques minutes avant, et son surveillant. « On l’a signalé aux matons qui étaient avec nous », précisent-ils.

A peine ont-ils terminé le récit de leur immersion en prison à notre intention, que les avocats sont apostrophés par un directeur de la maison d’arrêt, Pascal Bruneau, furieux : « vous vous rendez compte qu’à cause de votre action, un surveillant s’est fait taper dessus, saigne, et le mineur se retrouve en quartier disciplinaire ! »

C’est peu de dire que c’est la consternation parmi les avocats qui n’acceptent pas d’être ainsi mis en cause, puis qui finissent par confier au directeur adjoint être désolés que l’événement prenne une telle tournure. « Nous demandions juste que l’audience ne soit pas programmée, et soit annulée ! »

Leur mouvement se poursuit aujourd’hui et se terminera vraisemblablement demain selon eux.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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