Les avocats de Mayotte ont décidé en assemblée générale hier lundi de poursuivre leur mouvement entamé le 13 octobre dernier. S’ils avaient empêché la tenue de toutes les audiences en fin de semaine dernière, ils ont assoupli leur position. «Nous avons choisi une perturbation moins radicale», expliquait hier Me Fatima Ousseni au JDM. Les affaires concernant les contentieux de la détention ou les référés-liberté peuvent par exemple se tenir.
De même hier lundi par exemple, les magistrats ont pu instruire des affaires tout en les renvoyant, en expliquant les raisons de cette grève aux justiciables.
C’est toujours l’évolution de l’indemnisation de leurs différentes missions qui au cœur du conflit, le ministère souhaitant faire évoluer les «unités de valeurs» (UV) sur laquelle leur rémunération est basée. «Concernant nos interventions lors des grades-à-vue par exemple, nos indemnisations seraient réduites de moitié», dénonce Me Fatima Ousseni qui pointe également des évolutions très défavorables en matière de droit civil ou de droit du travail.
«Nous avons reconduit le mouvement jusqu’à demain car le texte concernant les réformes doit être à nouveau présenté au parlement et nous attendons de voir la position du gouvernement», explique le bâtonnier Me Nadjim Ahamada ce mardi. En clair, les avocats attendent que l’article 15 que la Garde des Sceaux s’est engagée à modifier le soit bel et bien.
Les avocats du barreau de Mayotte s’inscriront donc dans la journée justice morte qui doit se mettre en place demain mercredi à l’échelle nationale avant de se réunir à nouveau jeudi pour décider de la suite à donner au mouvement en fonction des avancées éventuellement obtenues à Paris.