L’avocat du barreau de Mayotte, Jacques Tchibozo, mis en examen pour viol, a vu son contrôle judiciaire révoqué. Il dormira ce soir en prison.
Jacques Tchibozo a trop parlé. Convoqué ce mercredi devant le juge de la détention et des libertés (JLD), il a vu son contrôle judiciaire révoqué. L’avocat retourne en prison un peu plus de cinq semaines après en être sorti.
Jacques Tchibozo est mis en examen pour viols, tentatives de viols et agression sexuelle sur cinq de ses anciennes collaboratrices et une cliente du cabinet.
Si sa verve pouvait être un atout en salle d’audience, placé sous un contrôle judiciaire strict, elle lui a été nuisible. L’avocat en a trop dit à la presse. Arrêtée le 25 juillet dernier puis placée en détention, la robe noire a été libérée puis placée sous contrôle judiciaire le 9 novembre. Quelques jours plus tard, le 15 novembre, il accordait une interview à nos confrères de Kwezi FM dans laquelle il s’estimait la victime d’un complot fomenté par un de ses anciens confrères. Un échange surréaliste sur les ondes dans lequel l’avocat a nommé, à plusieurs reprises, les plaignantes.
Pression sur les victimes
« En partie, le JLD a considéré l’interview dans laquelle il relatait les faits qui lui sont reprochés, il a considéré qu’il s’agissait d’une pression sur les victimes », souligne le procureur de la République Philippe Muller, présent lors de l’audience.
De plus, l’avocat n’a pas respecté les conditions de son contrôle judiciaire. Placé sous bracelet électronique et contraint à des horaires stricts de sortie de son domicile, il a, à plusieurs reprises, violé le créneau horaire qui lui était autorisé. « Ses déplacements n’ont pas été justifiés », appuie Philippe Muller.
Selon le procureur, Jacques Tchibozo devrait être entendu une nouvelle fois par le juge d’instruction dans le cadre d’une nouvelle plainte déposée contre lui.
A.L.
Ca fait chere l’interview… Merci KTV…. S’il en était de même pour toutes les affaires judiciaires en cours les prisons auraient quelques pensionnaires en plus. Entre la pression sur les témoins, la violation du secret de l’instruction, les atteintes à la présomption d’innocence il serait bon que certains journalistes trouvent le bon ton… A méditer pour certains…