A quelques jours de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat à Paris, les records de températures sont battus en de nombreux points du globe. Mayotte n’échappe pas au mouvement général.
Le mois d’octobre a été anormalement chaud et il est difficilement d’écrire «exceptionnellement» chaud tant les records de températures s’enchainent. Ce mercredi l’agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) annonçait que depuis 1880 et le début des relevés météo, jamais les températures pour un mois d’octobre n’avaient été aussi élevées. Sur les 10 premiers mois de l’année 2015, seuls janvier et avril n’ont pas enregistré de record. Résultat, les dix premiers mois de 2015 constituent la période la plus chaude depuis 1880, battant le précédent record, établi l’an dernier, de 0,12°.
Comparé à la moyenne établie pour tout le 20e siècle, la température des terres et à la surface des océans a été supérieure de 0,86°.
Ces températures élevées épargnent néanmoins quelques points du globe : certaines parties de l’Amérique du Sud, de l’Europe de l’Est et de la Russie sous restaient sous la moyenne, mais l’Australie a connu son mois d’octobre le plus chaud depuis 1910, les Etats-Unis depuis 1963. L’Afrique n’avait jamais connu de tels pics pour un mois d’octobre depuis le début des relevés de températures.
Des matinées très chaudes à Mayotte
Logiquement, le constat est le même dans notre département. «Il s’agit effectivement du mois d’octobre le plus chaud jamais enregistré à Mayotte», confirme Bertrand Laviec, délégué Météo France à Pamandzi. Deux stations de Météo France permettent de s’en rendre compte particulièrement pour les températures du matin. A Mtsamboro, les minimales ont été en moyenne de 24,2° contre 22,1° pour les moyennes. Les températures maximales enregistrées sont montées à 30,8° contre une moyenne à 30,2°.
A Pamandzi, la station météo la plus ancienne de Mayotte, les températures du petit matin ont grimpé à 24,4° (23,1° pour les moyennes) et les maximales ont atteint 31,1° pour des moyennes à 29,5°.
Météo France avait prévenu de cette situation anormale dans son premier bulletin trimestriel publié il y a quelques semaines.
Le courant chaud El Nino est évidemment responsable d’une partie du phénomène. Il est particulièrement fort cette année et il contribue à cette température élevée des océans. L’impact des activités humaines est également, plus que jamais en question alors que la COP21 doit débuter au Bourget, au nord de Paris, le 30 novembre. Cette conférence sous l’égide de l’ONU vise à faire adopter par 195 pays, un accord mondial pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
RR
Le journal de Mayotte