Un père célibataire de famille d’accueil a été placé la semaine dernière en garde à vue. Une dénonciation en provenance du parquet de La Réunion, où il habitait, le met en cause pour infraction sexuelle, par un membre de sa famille.
Bien que cela n’ait aucun rapport, il se trouve qu’il avait récemment fait l’objet d’un retrait d’enfants : ayant obtenu une double dérogation de la Direction de la solidarité et du Développement social, il accueillait en effet 9 enfants là où la loi n’en autorise que 3. Un état de fait lié à la pression du phénomène d’enfants isolés à Mayotte.
On sait que l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) était venue à Mayotte le mois dernier sur la recommandation de la Défenseure des droits des enfants. Outre le fonctionnement global de la Direction générale de la solidarité et du développement sociale l’action sociale (DGAS), des cas de maltraitance au sein des familles d’accueil sont dénoncés dans un rapport qui doit être rendu public en janvier.
Prés de 1.200 euros par mois par enfant
Une inspection liée au passage de la Défenseure des droits, avait conclu à un surnombre dans 3 familles, et à la nécessité de placer ailleurs certains des enfants recueillis. « Chez lui, quatre avaient été déplacés, nous devons peu à peu nous conformer à la loi », souligne Issa Issa Abdou, 4ème vice-président chargé de l’Action sociale et la santé. Il rappelle qu’à Mayotte 76 familles d’accueil s’occupent de 340 enfants… soit un ratio de plus de 4 enfants par famille, donc des dérogations assurées. « C’est pourquoi notre objectif vise une centaine de familles d’accueil, mais nous avons besoin du soutien de l’Etat », rappelle le conseiller.
La fratrie n’ayant pas été séparée, 5 restaient placés dans cette famille, il bénéficiait donc toujours d’une dérogation et de la confiance de l’ASE. A titre d’information, une famille d’accueil est dédommagée de 600 à 1.200 euros mensuels par enfant placé, en fonction de la couverture offerte. Il était, selon nos informations, dans le haut de la fourchette. L’homme avait alors contesté la décision auprès du tribunal qui l’avait débouté le 14 décembre dernier.
Mais cette semaine, une plainte contre lui a été transmise aux magistrats du parquet de Mayotte par leurs pairs de La Réunion, pour infraction sexuelle. Elle est déposée par un membre de sa famille.
Les enfants ont été entendus cette semaine par la gendarmerie, alors que l’homme était en garde à vue à la brigade de gendarmerie Mamoudzou. Aucune plainte n’a cependant été déposée contre lui à Mayotte. Il est sorti de garde à vue ce vendredi à 13h15 et l’enquête se poursuit. Les enfants ont tous été placés en attendant.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte