Le 1er plan de mandature du département disséqué par le CESEM

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La mise en place du Schéma régional des transports prend trop de retard pour Carla Baltus, PDG de Baltus transport
La mise en place du Schéma régional des transports prend trop de retard pour Carla Baltus, PDG de Baltus transport

On retiendra de la séance plénière du jour, le vote du taux de taxe foncière 2016 et d’une taxe régionale d’embarquement sur le transport aérien et maritime. Le social n’est pas oublié avec un avis sur les Aides personnalisées au logement, ou le vote du Schéma d’Autonomie de Mayotte, qui a été soumis pour avis au Conseil économique, social et Environnemental (CESEM), qui lui a donné quitus.

Le CESEM, réuni ce mercredi après-midi en plénière avait aussi à examiner le Plan de Déplacement d’Entreprise des élus du Conseil départemental. Partant d’un constat universellement mahorais, « les activités des agents sont impactés négativement par la situation du réseau routier rendant leurs temps de parcours de plus en plus important », le conseil départemental profite de l’obligation que leur fera la loi au 1er janvier 2018 de se doter, comme toutes les entreprises de plus de 100 salariés, d’un Plan de Déplacement d’Entreprise (PDE).

Premier plan de mandature

Un Plan de mandature tour à tour encouragé et critiqué
Un Plan de mandature tour à tour encouragé et critiqué

L’interrogation des élus du CESEM portait sur l’intérêt d’un plan isolé, alors que la mairie de Mamoudzou, ou la DEAL, et même le département, ont déjà fourni des Schémas de transport. On peut penser que le législateur a envisagé cette mise en place sur un territoire déjà doté de ce Schéma, ce qui n’est pas le cas à Mayotte et pourrait induire les prises de décisions néfastes à l’intérêt même des automobilistes, s’il n’est pas pensé en synergie.

Par exemple, le projet de construction de la Cité administrative à Kawéni va à l’encontre des objectifs de désengorgement visés.

Le rapport qui mobilisait les débats portait sur le Plan de mandature, « à mon sens, le premier de notre territoire », glisse un des membres du CESEM. Un document important puisque les élus y déclinent l’action départementale sur la durée de leur mandat.

« Arrêtons de pêcher par orgueil ! »CG DRH

Après un moment de crise existentielle où les conseillers économiques ne savaient plus trop s’il fallait critiquer un document tant attendu, la raison est revenue par la voix d’Yves Montchery : « Il faut arrêter de pêcher par orgueil, comme ce fut le cas parmi les élus quand on a pensé pouvoir gérer la décentralisation, et que l’Etat, lui aussi par orgueil, ne nous a pas accompagnés en voyant partir ses prérogatives. Le CESEM a déjà donné plusieurs fois les mêmes avis pour avancer, ils ne sont pas destinés à rester au stade de lecture », invitant ses pairs à dire ce qu’ils avaient à dire.

Une fois que Kamal Ibrahim eut salué « l’audace de cette recherche de maitrise de la gestion du département », le job de tout élu départemental, mais jamais assumé, les critiques ont pu tomber : « il manque des précisions sur plusieurs points », invoquant le manque de clarté sur les prérogatives liées à la Région, comme la gestion des déchets, la mise en œuvre des opérations contenues dans les programmes européens et le contrat de plan Etat-Région.

Halo autour du nombre d’agents…

Ce manque d’objectifs quantitatifs et qualitatifs, revient dans chacun des avis du CESEM, on comprend que ses membres se fatiguent. Ils donnent une marche à suivre : « le plan de mandature doit permettre d’éviter les recrutements de complaisance. Il faut donc commencer par chiffrer de manière exacte le nombre d’agents, et leur proposer un bilan de compétence pour que chacun sache ce qu’on attend de lui », indiquait Laurent Licette. De là, découlera un organigramme toujours promis chaque année par les majorités successives, et l’orientation des moyens humains en fonction de la stratégie politique retenue.

Il faut enfin mettre en place une gestion budgétaire répartie en fonction des compétences Département/Région, et prioriser les actions.

Des travaux d’Hercule pour lesquels le CESEM préconise de se faire accompagner par une expertise externe, « encore un cabinet ! », s’écriait Dominique Marot. On se demande en effet si les cabinets successifs font le job, c’est à dire si, en plus du diagnostic, ils préparent les services à s’organiser en se donnant des objectifs détaillés et chiffrés. « Tout dépend des exigences que l’on fixe à ces conseils », confirme Nadine Affidhou qui présidait l’assemblée.

Les conseillers départementaux intègreront-ils ces nouveaux conseils lors de l’adoption des rapports ? Réponse aujourd’hui à 9h.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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