Presse: Un sommet d’opacité, des projets innovants et Mayotte dans la campagne des Comores

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REVUE DE PRESSE. Le sommet de la francophonie doit se tenir à la fin du mois de novembre à Madagascar mais il commence déjà à faire couler beaucoup d’encre dans la presse de la Grande Île. La Tribune de Madagascar relaie un avis émis par l’observatoire de la vie publique, le Sefafi, qui «dit tout haut ce que tout le monde, du moins la population, pense tout bas» : le volet financier de l’organisation de ce Sommet de la francophonie «se fait dans l’opacité totale».

RDP 9 2 16 FrancophonieSeules des informations «confuses et fragmentaires» seraient disponibles alors que «la loi de finances 2016 lui alloue 20 milliards d’Ariary», soit la somme de 5,7 millions d’euros… l’équivalent de la moitié du budget d’entretien du réseau routier pour le pays tout entier, qui en a bien besoin.

Mais cette somme ne reflèterait que partiellement les budgets engagés. D’autres ministères voient leur enveloppe budgétaire gonfler sans explication alors que des infrastructures comme le Village de la Francophonie, un hôtel 5 Étoiles à l’aéroport ou la rénovation et l’équipement d’un Hôpital, ont encore des coûts «inconnus».

Si le Sefafi dénonce l’attitude des dirigeants malgaches «qui ne ratent aucune occasion pour mendier, et toujours mendier» auprès des instances internationales pour récupérer des fonds, le journal critique le «nombre restreint de bénéficiaires (qui) profitera de ce sommet d’une semaine: les dirigeants, peut-être, mais surtout les affairistes en tout genre».

La Poste récupère les impôts

Quoi qu’il en soit, le pays s’apprête à innover en matière de collecte des impôts locaux. Comme le raconte La Tribune, Madagascar essaie de lier la Poste locale (Paoma) et les collectivités locales pour améliorer de façon substantielle les recettes, en particulier des communes. C’est Nosy Be qui a été choisi comme zone pilote. La Paoma va débloquer des matériels, des véhicules et des motos «pour le recensement, la distribution des rôles et la relance des contribuables défaillants».

RDP 9 2 16 Maurice Smart CitiesLe journal relève que «la dernière émission des rôles pour recouvrer les Impôts fonciers sur les Terrains (IFT) et les Impôts Fonciers sur la Propriété Bâtie (IFPB) remonte à 2012, alors que la Commune de Nosy Be a plus que jamais besoin d’argent pour financer le programme de relance du tourisme.»
Si ce projet «quasi révolutionnaire à Madagascar» fonctionne, il pourrait être développé dans les autres communes du pays.

Projets de taille mondiale à Maurice

A Maurice, les projets sont d’une toute autre ampleur. Huit entreprises mondiales sont attendues à Port-Louis, la capitale, ces jeudi et vendredi pour finaliser des partenariats voire pour investir dans les gigantesques «Smart Cities», des mégaprojets urbains du 21e siècle que veut réaliser le gouvernement.

«Il y a d’abord Airbus Defense and Security, filiale du groupe Airbus N°1 de la défense et de l’exploration spatiale en France. Ensuite, figurent CISCO, entreprise californienne, qui crée et vend des équipements de réseau ; IBM, un des pionniers du concept de Smart Cities ; Microsoft, le géant de l’informatique ; The Energy and Research Institute (TERI) de Delhi, spécialisée dans la recherche en énergie ; Indian Ocean Connect, également spécialisée dans la technologie nécessaire aux Smart Cities ; Virtual Works Africa, dans la vidéo surveillance et le stockage de Big Data et, finalement, Stereograph, qui a travaillé sur plusieurs projets de Smart Cities», liste Défi Média.

RDP 9 2 16 Comores et Mayotte RFI
Capture d’écran du site de RFI

«Durant deux jours, ces entreprises vont discuter avec d’éventuels partenaires locaux pour évaluer dans quelle mesure elles peuvent investir dans la pléthore de Smart Cities en développement»… Une fois encore, Maurice semble avoir de nombreuses longueurs d’avance dans la région pour imaginer son développement.

Mayotte et les présidentielles comoriennes

Enfin, nous vous parlions hier du 40e anniversaire du référendum qui a scellé les liens entre Mayotte et la France. RFI, à l’occasion de cet anniversaire, est revenue sur cette «question qui ressurgit régulièrement dans le débat politique, surtout à l’approche de la présidentielle» aux Comores.

Si les vingt-cinq candidats s’accordent à dire que l’île de Mayotte est comorienne et doit donc réintégrer son giron naturel, «les divergences portent sur la manière d’y parvenir», note nos confrères. «Quand certains proposent l’ouverture d’un dialogue tripartite, d’autres assènent que seul le développement économique des trois autres îles pourra débloquer cette situation. Une minorité de candidats prône une rupture radicale des relations diplomatiques avec la France, qui ne peut être qualifiée de pays ami, selon eux, dans la mesure où ‘elle occupe illégalement l’île comorienne de Mayotte’ comme l’a indiqué l’ONU.»

Nos confrères concluent que «même si la population comorienne est davantage préoccupée par la santé, l’éducation ou l’énergie, Mayotte reste un dossier important à résoudre pour tout gouvernant. Et donc, un point clé du débat électoral».

RR
www.lejournaldemayotte.com

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