Des Comores à La Réunion, les inquiétudes et les mises en garde de nos voisins

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Al Watwan 23 5 16«La société civile comorienne monte au créneau». C’est la Une du journal Al Watwan en ce jour de passation de pouvoir présidentiel dans l’Union des Comores.

Plusieurs associations ont organisé une conférence de presse à Moroni ce weekend pour dénoncer «la situation difficile que vivent aujourd’hui de nombreux compatriotes». C’est «l’explosion des actes de violences, les atteintes aux biens et aux personnes et ‘l’indifférence complice’ des autorités comoriennes et françaises» qu’elles dénoncent vigoureusement.

Certaines ont même rencontré l’ambassadeur de France aux Comores pour demander que «les Comoriens chassés de leurs domiciles et leurs enfants soient protégés et relogés urgemment. A défaut, la France sera considérée comme complice de ce vent de ‘comorophobie’ qui souffle à Mayotte», écrit le journal.

L’ambassadeur de France prend la parole

Notre ambassadeur aux Comores, Robby Judes, a d’ailleurs accordé une interview au journal dans lequel il réaffirme que «les auteurs des violences à Mayotte subiront la rigueur de la loi».

Al Watwan 23 5 16 L'interview de l'ambassadeur de France aux Comores«Tous ceux qui vivent à Mayotte (doivent) être respectés, que ce soient des Mahorais, des Comoriens ou d’autres personnes. Il est important de dire deux choses: les Comoriens qui se trouvent à Mayotte de manière légale, devront et vont récupérer leurs lieux d’habitation et ceux qui sont arrivés de manière illégale vont bien évidemment être expulsés vers leur destinations, à savoir les Comores», indique-t-il.

Mais il met aussi en garde contre «le vocabulaire de l’émotion» qui ferait parler de Mayotte comme une «zone de non droit» ou d’un «far-west». «Il ne sert à rien d’utiliser ces mots pour essayer de compliquer une situation qui l’est déjà assez», indique-t-il.

Responsabilités et immigration

L’ambassadeur a également été amené à préciser la déclaration de Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement qui avait affirmé que le statu quo sur le sujet de l’immigration «ne peut pas être accepté».
«Il est temps que toutes les parties prennent leurs responsabilités pour arriver à une situation équilibrée et acceptable pour tout le monde», confirme Robby Judes.

RTL continue à suivre la situation à Mayotte ce lundi 23 mai
En métropole, RTL continue à suivre la situation à Mayotte ce lundi 23 mai

«Je rappelle qu’il existe un Haut conseil paritaire qui permet aux Comores et à la France de discuter et d’échanger sur la question mahoraise. Je suis assez optimiste et j’espère que nous parviendrons à des solutions qui permettront à Mayotte de poursuivre son développement de la manière dont les Mahorais le souhaitent», conclut l’ambassadeur.

La mise en garde aux Mahorais de La Réunion

A La Réunion aussi, Mayotte est le sujet des conversations et des prises de positions. Alors que le Journal de l’île relaie les statistiques de la délinquance Outre-mer que nous évoquions vendredi en parlant de la «poudrière» mahoraise, un journaliste, plume bien connue à La Réunion, prend position face à la crise des «décasés».
Jules Bénard met dos-à-dos la délinquance imputée à Mayotte à des Comoriens et l’insécurité grandissante à La Réunion qui est pour partie le fait de jeunes Mahorais.

JIR 23 5 16«Les Mahorais de Mayotte s’insurgent contre la délinquance violente chez eux, une réalité incontournable qui rend leur île autrefois charmante aujourd’hui invivable, délinquance dont ils rendent les immigrants clandestins responsables ; que pensent-ils de la délinquance tout aussi violente, ici, violence imputable (je le vois bien en correctionnelle chaque semaine), pour partie, à des gangs de jeunes Mahorais qui écument l’île entre Saint-André, Saint-Denis, le Port, Saint-Pierre, comme encore la gare routière de Saint-Joseph?»

Si l’auteur voit dans le délitement de l’autorité parentale une des causes de la situation, il prévient sans détour: «Les Mahorais de La Réunion seraient bien avisés de faire leur propre police. Faute de quoi, ils subiront ici ce qu’ils font subir aux Anjouanais, aux Mohéliens et aux Grands-Comoriens là-bas. Car si le Réunionnais a jusqu’ici fermé sa gueule devant la montée exponentielle de la violence, de nombreux signes avant-coureurs disent que la coupe déborde. Et ce que je dis là est tout aussi valable pour les gangs de jeunes Créoles.»

RR
www.lejournaldemayotte.com

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